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A Bruxelles, un nouveau centre de réflexion hongrois pour mener la bataille des idées

Le Mathias Corvinus Collegium, un institut hongrois financé par le gouvernement de Viktor Orban, vient d’ouvrir un bureau dans la capitale belge pour construire « un autre narratif » que celui qui domine dans la sphère européenne.

Par  (Bruxelles, bureau européen)

Publié le 18 novembre 2022 à 02h00, modifié le 18 novembre 2022 à 02h00

Temps de Lecture 3 min.

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LETTRE DE BRUXELLES

Balasz Orban lors de la conférence d’inauguration du centre de réflexion hongrois sur les affaires européennes, dans l’Atomium de Bruxelles, le 15 novembre 2022.

Pour sa conférence d’inauguration, mardi 15 novembre, le dernier-né des centres de réflexion sur la matière européenne avait choisi l’Atomium de Bruxelles, construit pour l’Exposition universelle de 1958 et aujourd’hui symbole de la ville. Si la capitale belge, qui abrite aussi les institutions communautaires, compte déjà une myriade de think tanks en tout genre, celui-ci mérite qu’on s’y arrête.

L’institut hongrois Mathias Corvinus Collegium (MCC), généreusement financé par le gouvernement de Viktor Orban et présidé par son conseiller politique Balazs Orban (son homonyme, sans lien de famille), a jeté son dévolu sur Bruxelles pour y ouvrir un bureau avec un objectif revendiqué : permettre un débat « mature et en profondeur sur les tensions culturelles » qui traversent le Vieux Continent, explique Frank Furedi, son directeur, qui regrette la « diabolisation » dont est victime le premier ministre hongrois, et juge que « l’hostilité » dont son pays fait l’objet « s’est transformée en une magyarophobie irrationnelle ».

« Créer un dialogue »

Il en veut pour preuve l’adoption par le Parlement européen, le 15 septembre, d’une résolution qui qualifie la Hongrie d’« autocratie électorale » et juge qu’elle ne peut plus être considérée comme une démocratie à part entière. Ou encore le blocage par la Commission des aides du plan de relance européen et de certains fonds structurels tant que Budapest n’aura pas fait des progrès en matière de respect de l’Etat de droit. « Le recul démocratique » qu’invoque l’exécutif communautaire « est un concept idéologiquement construit, conçu pour délégitimer l’élection d’individus et de partis qui vont à l’encontre de la vision de l’establishment politique occidental », juge Frank Furedi.

Avec le MCC bruxellois, il s’agit, poursuit ce professeur émérite de sociologie à l’université du Kent, en Angleterre, de construire « un autre narratif » que celui qui domine dans la sphère européenne et de créer le dialogue entre deux camps qui aujourd’hui ne se parlent plus. « Cela me rappelle les guerres de religions au XVIe siècle », explique Frank Furedi.

« L’Atomium, c’est loin de la bulle bruxelloise », dont le MCC veut se démarquer, a expliqué, mardi, Balazs Orban, qui avait fait le déplacement pour l’occasion. Dans l’une des neuf sphères de cette sculpture gigantesque, haute de 102 mètres, qui représente la maille du cristal de fer agrandie 165 milliards de fois, des intervenants se sont succédé toute l’après-midi pour parler Europe, valeurs, frontières, colonisation, chrétienté, LGBTQ, technocratie bruxelloise et démocratie, en revendiquant le droit à la « liberté de penser » autrement.

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