Antiterrorisme: au sein de l’UE, la coopération reste avant tout bilatérale

Si les appels à la création d’une « CIA européenne » sont restés lettre morte, les décideurs politiques et les services nationaux ont su tirer les leçons des attentats du milieu de la décennie
Paris Shootings - Terrorist Attack
Des victimes devant le Bataclan après les attentats du 13 novembre 2015  -  Sipa Press
Les faits -

Le nombre d’attaques terroristes est resté globalement stable dans l’Union européenne en 2020, avec un total de 57 attaques réussies, préparées ou échouées, selon un rapport de l’agence européenne de coopération policière, Europol, rendu public le 1er juillet. Cette année-là, le terrorisme a néanmoins tué 21 personnes dans l’UE et en a blessé 54 personnes — les décès sont dus à une attaque terroriste d’extrême droite et à six menées par des jihadistes. Par ailleurs, 449 arrestations ont été réalisées, un chiffre en nette baisse par rapport à l’année précédente, sans doute du fait de la pandémie, selon Europol.

« Il faut beaucoup plus que les moyens dégagés à l’échelle nationale. J’appelle à ce qu’il y ait une mobilisation pour mettre en place une agence européenne du renseignement, une CIA européenne », déclaraitle Premier ministre belge Charles Michel au lendemain des attentats de novembre 2015. Une demande qui pouvait sembler frappée du sceau du bon sens : les services de renseignement belge, français et américain, qui disposaient dès l’été 2015 d’indices sur la préparation d’attentats par des ressortissants belges et français — dont Salah Abdeslam — ne s’étaient pas donné l’alerte, faute d’échange d’informations.

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