Brexit, Covid : un Royaume désuni

Entre la gestion de la lutte contre la Covid-19 et la conduite tumultueuse du Brexit, le Premier ministre britannique Boris Johnson peut-il ressortir gagnant ?  ©AFP - TOBY MELVILLE / POOL / AFP
Entre la gestion de la lutte contre la Covid-19 et la conduite tumultueuse du Brexit, le Premier ministre britannique Boris Johnson peut-il ressortir gagnant ? ©AFP - TOBY MELVILLE / POOL / AFP
Entre la gestion de la lutte contre la Covid-19 et la conduite tumultueuse du Brexit, le Premier ministre britannique Boris Johnson peut-il ressortir gagnant ? ©AFP - TOBY MELVILLE / POOL / AFP
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Au gré d'ultimes rebondissements et de déclarations aux accents définitifs, les négociations sur la future relation commerciale entre Londres et Bruxelles n'aboutissent toujours pas à un "deal". Les discussions "achoppent sur tout, tout !" a regretté Emmanuel Macron, vendredi 16 octobre.

Avec
  • Charles Grant Directeur du Centre for European Reform
  • Elvire Fabry Chercheuse senior sur la géopolitique du commerce à l’Institut Jacques Delors
  • Hélène Rey Économiste, professeur à la London Business School
  • Kalypso Nicolaïdis Titulaire de la chaire de relations internationales à la « School of international governance » de l’European University Institute de Florence, professeure de relations internationales à Oxford
  • Kevin O'Rourke Professeur d’histoire économique à Oxford, titulaire de la Chichele Chair à l’All Souls Collège.

Au bout de quatre minutes, le feuilleton du Brexit fatigue jusqu'aux plus fervents de ses protagonistes. On sait depuis longtemps qu'il n'y aura pas de happy end mais il faut conclure avant la fin de l'année, et la Covid-19 impose à tous d'autres urgences. Un mauvais accord vaut-il mieux que pas d'accord du tout pour définir les relations entre le Royaume-Uni, et le continent à partir du 1er janvier prochain ? 

La responsabilité de la rupture

Depuis vendredi, le ton s'est nettement durci. A Bruxelles, le Conseil européen a proposé de reprendre les discussions tout en insistant sur le respect intégral de l'accord conclu en janvier dernier et sérieusement ébréché par Boris Johnson. A Londres, le premier ministre affirme que les 27 ne font montre d'aucun progrès, qu'ils doivent changer radicalement d'approche et que le Royaume se prépare à sortir sans accord - ça va très bien de parler des détails pratiques, a-t-il ajouté à la télévision. 

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Fanfaronnade, ultime tentative de fracturer une Union européenne jusqu'ici solidaire ou fuite en avant d'un BoJo bousculé par sa gestion erratique de la crise sanitaire qui secoue sa propre majorité et ravage son économie ? Evitant une fois de plus la responsabilité de la rupture, Michel Barnier reprend lundi le dialogue avec son homologue britannique. Entre-t-on enfin dans la dernière ligne droite, ou plutôt dans les dernières sinuosités de cette négociation complexe ? Qui en paiera de toutes façons la plus lourde facture ? Entre Brexit et Covid, entre l'Ecosse et l'Irlande du Nord, Boris Johnson risque-t-il la désunion du Royaume ? L'Union européenne continuera-t-elle de faire front et s'en tiendra-t-elle au respect de ses principes et de ses intérêts ? 

Avec Hélène Rey, professeure d'économie à la London Business School, Elvire Fabry, chercheur en charge de la politique commerciale à l’Institut Jacques Delors, Kalypso Nicolaïdis, professeure en relations internationales à l'Université d'Oxford, Charles Grant, directeur du Centre for European Reform et Kevin O’Rourke, professeur d’économie à l’université de New-York Abu Dhabi.

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