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Brexit : « Le Royaume-Uni, souverainement solitaire, a moins d’influence aujourd’hui qu’hier dans des forums comme le G20 ou le G7 »

Le désir des Britanniques de retrouver leur grandeur passée pousserait Londres à une forme de collaboration étroite avec le reste de l’Europe sur les questions de politique étrangère et de sécurité, explique dans sa chronique Alain Frachon, éditorialiste au « Monde ».

Publié le 04 mars 2021 à 15h30, modifié le 04 mars 2021 à 20h37 Temps de Lecture 4 min.

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Chronique. « Global Britain » marque des points. Le Royaume-Uni post-Brexit donne des leçons au reste de l’Europe. Le gouvernement conservateur de Boris Johnson est en passe de réussir la phase vaccins de la lutte contre le Covid-19. Dans l’inévitable bataille d’image – mieux dedans ou mieux dehors ? – déclenchée par le départ des Britanniques de l’Union européenne (UE), Londres empoche un set. Même si Wimbledon (28 juin-11 juillet) devrait se tenir à gradins vides.

Sous les chocs cumulés du Brexit et de la pandémie, la situation économique et sociale est difficile. Contraction de la richesse nationale de l’ordre de 10 % en 2020, perte de marchés à l’exportation, dégradation du statut de la City de Londres et infernale bureaucratie aux frontières : le Brexit ne ressemble en rien à la « libération » promise par ses thuriféraires. Mais Johnson, c’est de bonne guerre, peut faire valoir que la combinaison Oxford-AstraZeneca a produit un vaccin. Au Royaume-Uni, le couple université-entreprise privée est célébré – pas dénigré comme trop souvent en France. Plus de 20 millions de Britanniques ont déjà été vaccinés : on s’interdira les comparaisons.

Cela ne fait pas oublier un début de gestion de crise catastrophique et quelque 120 000 morts. Mais cette bataille contre le Covid-19 est le premier exercice d’une orgueilleuse et fière solitude retrouvée sur la scène internationale. Après quarante-sept ans de vie commune avec les autres Européens, voilà les Britanniques enfin « seuls » comme au temps de l’Empire. Car, dans les composantes du vote Brexit, il y eut bien, parmi d’autres motivations, la nostalgie d’une grandeur passée, le culte d’un exceptionnalisme britannique perdu et la quête d’un rôle unique de par le vaste monde.

Comment conserver une influence « globale » ?

« Global Britain » : est-ce que cela veut dire la Grande-Bretagne toute seule en politique étrangère ? La question est au cœur de deux livres, tout récemment parus, qui s’interrogent sur les ressorts profonds du Brexit. Ancienne ambassadrice de France au Royaume-Uni, Sylvie Bermann raconte par le menu l’histoire d’une aventure politique où les mensonges, particulièrement ceux de Boris Johnson, et l’illusionnisme ont joué un rôle-clé – Goodbye Britannia. Le Royaume-Uni au défi du Brexit (Stock, 254 p., 19,50 €). Commentateur vedette du Financial Times, Philip Stephens retrace les étapes d’une crise identitaire toujours recommencée – Britain Alone. The Path from Suez to Brexit (Faber, 480 p., 25 £, non traduit).

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