Auré-olé !

Canoniser Robert Schuman, le parcours des miracles

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Figure appréciée du pape, le père de l’Europe a franchi le premier stade pour devenir un saint de l’Eglise catholique. Célibataire, pieux, célébré pour son action politique, sa nomination bénéficie de nombreux soutiens dans les rangs du Vatican.
par Bernadette Sauvaget et Jean Quatremer
publié le 23 juillet 2021 à 20h04

Union européenne-Vatican, 1-0. A l’Euro des saints, Bruxelles a un but d’avance face à la curie romaine. Dans la capitale européenne, la «Saint Schuman» existe depuis belle lurette. Le 9 mai, date anniversaire du fameux discours de Robert Schuman, fondateur de la construction européenne, est un jour chômé pour les fonctionnaires de l’UE. Le Vatican, lui, vient juste, le 19 juin 2021, de proclamer l’homme politique «vénérable», c’est-à-dire qu’il a franchi la première marche vers la canonisation.

Pour l’Eglise catholique, l’affaire, c’est vrai, n’a pas été simple, la procédure ayant duré plus de vingt ans. En 1990, le diocèse de Metz, sa région d’origine, ouvre officiellement l’enquête qui, selon les normes catholiques, se déroule d’abord localement. En Lorraine, les partisans de Robert Schuman qui évoquent l’idée d’une canonisation, très vite après sa mort, ont dû batailler ferme. «L’évêque de l’époque, Pierre Raffin n’était pas très favorable», confirme à Libération une source autorisée. La classe politique fait aussi un peu la moue. Alors ministre et maire de Metz, Jean-Marie Rausch, selon cette même source, qualifie le projet de «foutaise».

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Mais les bonnes volontés ne se découragent pas. En prévision de la procédure, l’Institut Saint-Benoît est fondé en 1988. «L’association avait pour but de financer la démarche. Les dossiers en canonisation coûtent très cher, plu

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