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Comment le nationaliste Viktor Orban a mis l’économie de la Hongrie sous sa coupe

En fonctions depuis 2010, lorsque son pays traversait une violente crise financière, le premier ministre ultraconservateur mène depuis une politique économique peu orthodoxe, et concentre les pouvoirs.

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Publié le 06 octobre 2022 à 10h04

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Mai 2010. Lorsque Viktor Orban devient premier ministre de Hongrie, à la suite de la victoire de son parti, le Fidesz, aux élections législatives d’avril, le pays se trouve au bord de l’asphyxie. Les prix s’envolent, la monnaie – le forint – s’effondre, l’économie a plongé de 6,8 % l’année précédente, déclenchant l’envolée du chômage, et le Fonds monétaire international (FMI) est appelé à l’aide…

En 2004, au moment de son entrée dans l’Union européenne, les économistes vantaient pourtant la force du « miracle hongrois ». Après la chute du bloc soviétique, Budapest a privatisé à tout-va son tissu économique et ses retraites, ouvert ses banques aux capitaux extérieurs et multiplié les mesures pour attirer les investissements directs étrangers, qui ont représenté jusqu’à… 51,8 % du produit intérieur brut (PIB), en 2007. Un record mondial.

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Cette ouverture a formidablement dopé la croissance au début des années 2000, mais elle se retourne contre le pays avec la crise financière de 2008, quand les Occidentaux retirent brutalement leur argent. Des milliers de Hongrois endettés en francs suisses sont alors ruinés par l’effondrement de leur monnaie. « M. Orban a été élu sur la promesse de faire payer le coût de la crise aux investisseurs étrangers, et non aux citoyens, rappelle le politologue bulgare Ivan Krastev. Corriger les excès des privatisations était une bonne idée. Mais pour s’assurer de rester en place, il a peu à peu concentré tous les pouvoirs et détricoté l’Etat de droit. »

Contradiction

Dans un premier temps, il chasse le FMI et ses cures d’austérité. Son gouvernement lance une politique de soutien non orthodoxe à l’économie. Il aide les ménages à rembourser leurs crédits, restructure la dette publique, aujourd’hui majoritairement détenue en forints plutôt qu’en devises étrangères.

Par ailleurs, il réduit la dépendance excessive aux investissements extérieurs – la part des capitaux étrangers dans les banques passe ainsi de plus de 85 % à 55 % en 2015 –, tout en continuant de dérouler le tapis rouge aux constructeurs automobiles créateurs d’emplois, qui ne se font pas prier pour installer leurs usines dans le pays : Audi, BMW, Opel… « Il déploie à la fois un discours néolibéral auprès de certains investisseurs européens et un discours nationaliste en interne », analyse Dominik Owczarek, de l’Institut des affaires publiques, un cercle de réflexion indépendant, à Varsovie.

Et M. Orban n’est pas à une contradiction près. S’il mène un combat violent contre l’immigration, il a malgré tout accepté, en septembre 2021, un décret autorisant la venue temporaire de « travailleurs invités », notamment originaires d’Indonésie et du Vietnam, afin de pallier le manque de main-d’œuvre.

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