Enrico Letta : « Le coronavirus, c’est peut-être la crise finale de l’idée européenne »

Enrico Letta, ancien Premier ministre italien

Enrico Letta, ancien Premier ministre italien ALBERTO PIZZOLI / AFP

Entretien  Manque d’anticipation, absence dramatique de solidarité, incapacité à gérer collectivement la situation… Enrico Letta, l’ancien Président du conseil des ministres italien, dresse un constat amer de la réponse européenne au coronavirus. L’Europe survivra-t-elle à cette troisième crise ?

L’Union européenne survivra-t-elle à la crise du coronavirus ? Alors que les frontières intérieures se ferment, que les Etats membres s’écharpent sur l’approvisionnement en masques, que les peuples se demandent pourquoi leurs gouvernements ont pris conscience si tard du danger, la question de son avenir se pose à nouveau. « L’Obs » a interrogé Enrico Letta, président de l’Institut Jacques Delors, doyen de l’École des affaires internationales de Sciences Po Paris (PSIA) et ancien Président du conseil des ministres italien. Depuis l’aéroport Charles de Gaulle vidé de ses voyageurs, en partance pour Rome par le dernier avion pour se confiner là-bas avec sa famille, il nous fait part de ses inquiétudes pour l’avenir de la construction européenne.

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Comment l’Europe a-t-elle pu devenir le nouvel épicentre de la crise du coronavirus ?

C’est difficile à comprendre. C’est dû certainement au manque d’anticipation de la crise. Mais c’est aussi parce que l’Europe est l’épicentre relationnel du monde. On redécouvre ce que l’on savait déjà mais que l’on avait un peu oublié : l’Europe est un espace d’anthropisation absolument unique, avec une concentration et une interconnexion de pays et de pe…

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