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Derrière les divergences entre Paris et Berlin, l’isolement de l’Allemagne de Scholz

Le chancelier est critiqué en Europe pour avoir pris des décisions importantes sans concertation avec ses partenaires. Une contestation qui rejaillit sur le couple franco-allemand, alors qu’un déjeuner entre Emmanuel Macron et Olaf Scholz est prévu à l’Elysée mercredi.

Par  (Bruxelles, bureau européen) et  (Berlin, correspondant)

Publié le 26 octobre 2022 à 10h00, modifié le 26 octobre 2022 à 18h37

Temps de Lecture 6 min.

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Le chancelier allemand, Olaf Scholz, arrive au sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne, à Bruxelles, le 20 octobre 2022.

« Il n’est bon ni pour l’Europe ni pour l’Allemagne que [cette dernière] s’isole », a mis en garde Emmanuel Macron, le 20 octobre, avant de rejoindre une réunion des chefs d’Etat et de gouvernement européens à Bruxelles. En lâchant cette phrase vingt-quatre heures après l’annulation du conseil des ministres franco-allemand, prévu mercredi 26 octobre à Fontainebleau (Seine-et-Marne), le président de la République ne pouvait signifier plus clairement que les divergences entre Paris et Berlin sont le symptôme, à ses yeux, d’un problème beaucoup plus large : l’isolement croissant de l’Allemagne en Europe. Un isolement que le chef de l’Etat et le chancelier Olaf Scholz auront bien du mal à faire oublier en se retrouvant finalement, mercredi, pour un simple déjeuner de travail à l’Elysée.

Que cette déclaration ait eu pour objectif immédiat de faire fléchir M. Scholz à l’orée d’un Conseil européen s’annonçant comme particulièrement difficile, cela semble assez évident. « Macron a cherché à isoler Berlin et à dramatiser la situation pour faire bouger l’Allemagne », juge Sébastien Maillard, directeur de l’Institut Jacques-Delors. Rétrospectivement, le coup n’était sans doute pas mal joué puisque le chancelier allemand a finalement accepté qu’un mécanisme de plafonnement du prix du gaz soit étudié au niveau communautaire, ce qu’il refusait jusqu’ici. Au-delà de ces considérations tactiques, reste le diagnostic : celui d’une Allemagne qui, par ses prises de position, se montrerait avant tout soucieuse de défendre ses propres intérêts, aux dépens de ses partenaires européens.

Au sein de l’Union européenne (UE), la France n’est pas seule à exprimer de tels griefs. « J’espère que l’Allemagne comprend que nous sommes vingt-sept Etats membres et que si chacun ne pense qu’à lui seul, c’est la communauté dans son ensemble qui sera perdante », s’est inquiétée la première ministre d’Estonie, Kaja Kallas, le 20 octobre, sur la chaîne allemande ZDF. « La politique énergétique de l’UE ne doit pas se plier à un diktat de l’Allemagne », avait accusé le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, deux semaines plus tôt, vent debout contre le plan de 200 milliards d’euros annoncé par Olaf Scholz pour atténuer les effets de la hausse des prix du gaz sur les consommateurs et les entreprises. « L’Allemagne avait déjà montré son arrogance en faisant la leçon aux autres pendant la crise financière [de 2008] et celle du Covid-19. Aujourd’hui, ce même pays utilise la force formidable de son économie pour mobiliser des moyens énormes dans le seul but d’aider sa propre industrie », s’était alors agacé M. Morawiecki.

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