Disparition: l'économiste Henrik Enderlein est mort
Economiste brillant, Européen convaincu, professeur aimé, Henrik Enderlein est décédé à Berlin, le 28 mai, des suites d'un mélanome, à l'âge de 46 ans.
Par Karl De Meyer
Il était un infatigable militant de l'intégration européenne et un des composants les plus précieux du « franco-allemand ». Henrik Enderlein était capable de tirer sur Twitter, en quelques formules limpides et en un temps record, les grandes leçons d'un sommet européen ou d'un arrêt du redouté Tribunal Constitutionnel de Karlsruhe.
Ligne directe avec l'Elysée
Membre du parti social-démocrate, il avait milité avec ferveur, pendant la crise de la zone euro, pour la création des eurobonds, des obligations souveraines émises en commun par les Etats de la zone euro.
Il avait une ligne directe avec l'Elysée. Après avoir étudié à Sciences Po Paris puis à Columbia à New York, il avait achevé son doctorat à l'Institut Max Planck de Cologne, avant de travailler à la Banque centrale européenne de 2001 à 2003, le temps de se convaincre que l'euro avait besoin d'une politique économique commune.
Adulé de ses élèves
Co-fondateur de la Hertie School of Governance de Berlin, qu'il voyait en Sciences Po allemand, il avait pris en 2018 la présidence de l'institution, à laquelle est rattachée l'antenne berlinoise de l'Institut Jacques Delors, un des think tanks européens les plus pointus.
Aimé, voire adulé de ses élèves, il alliait à la finesse de son analyse la courtoisie et la gentillesse. Ce qui ne l'empêchait pas de faire remarquer l'erreur quand quelqu'un écrivait malencontreusement son prénom avec un « d » superfétatoire (Hendrik). Il est décédé à Berlin, le 28 mai, des suites d'un mélanome, à l'âge de 46 ans.
Karl De Meyer