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Elections en Suisse : immigration et pouvoir d'achat dominent le débat

Les élections parlementaires suisses qui se tiennent dimanche se solderaient par une progression de la droite populiste, portée par le thème du contrôle de l'immigration. Les partis écologistes seraient en recul, selon les sondages.

Affiche électorale de l'UDC, premier parti en Suisse, dans le canton de Berne. Outre le contrôle de l'immigration, le pouvoir d'achat est un thème mis en avant par le parti de droite populiste.
Affiche électorale de l'UDC, premier parti en Suisse, dans le canton de Berne. Outre le contrôle de l'immigration, le pouvoir d'achat est un thème mis en avant par le parti de droite populiste. (Fabrice COFFRINI/AFP)

Par Vincent Collen

Publié le 21 oct. 2023 à 11:24

La Suisse ne fait pas partie de l'Union européenne, mais elle n'échappe pas aux débats qui agitent l'ensemble du Vieux Continent. Les élections parlementaires fédérales qui ont lieu ce dimanche devraient se solder par un regain de popularité pour la droite populiste de l'UDC, portée par le thème du contrôle de l'immigration , et un déclin des partis écologistes. C'est en tout cas ce que prédisent les sondages à la veille du scrutin.

« En Suisse, les élections ne se traduisent jamais par des bouleversements du rapport de force politique mais elles peuvent dessiner des évolutions qui se confirment sur le long terme », explique Pascal Sciarini, professeur de sciences politiques à l'Université de Genève.

La montée de la droite populiste

L'UDC a commencé à monter en puissance il y a une trentaine d'années, dans la foulée du référendum de 1992 où les Suisses ont rejeté l'adhésion à l'Espace économique européen. Le parti populiste de droite est devenu la première force du pays, de très loin.

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Les derniers sondages le créditent d'environ 28 % des suffrages dimanche, soit entre deux et trois points de plus que lors des dernières élections, en 2019. C'est la formation la plus à droite représentée au Conseil fédéral, le gouvernement de la Suisse qui compte sept membres.

La composition du Conseil fédéral ne devrait pas être modifiée à l'issue des élections, si les sondages disent vrai. Il resterait contrôlé par les quatre grands partis : UDC (2 sièges), Parti socialiste (2 sièges), Parti des libéraux-radicaux (2 sièges) et Centre (1 siège).

Le thème du climat moins porteur

Il y a quatre ans, les précédentes élections avaient été marquées par une forte poussée des deux partis écologistes, les Verts et les Verts libéraux. Les dernières enquêtes d'opinion laissent présager un net recul des deux formations.

« En 2019, le thème du climat était monté très haut dans les préoccupations des électeurs, porté par les manifestations et les grèves étudiantes pour le climat, rappelle Lara Martelli, experte de la Suisse à l'institut Jacques-Delors. Cette année, les sujets les plus porteurs sont le coût de la vie et l'immigration ».

Le coût de l'assurance-maladie

La Confédération est moins frappée que d'autres par l'inflation, grâce notamment à l'appréciation du franc suisse ces dernières années. Mais la forte progression des primes d'assurance-maladie payées par les ménages grève le pouvoir d'achat, en particulier celui des foyers les moins aisés, car ces cotisations obligatoires ne sont pas proportionnelles aux revenus.

La question de l'immigration et de l'asile, toujours sensible en Suisse, revient elle aussi sur le devant de la scène, portant la remontée de l'UDC dans les sondages. « La ligne de ce parti n'est pas très différente de celle du Rassemblement national français, à la différence près que l'UDC défend une politique très libérale sur le plan économique », reprend Pascal Sciarini.

La Suisse n'est pas membre de l'UE mais elle fait partie de la zone de libre circulation Schengen et la population immigrée y est élevée : plus de 25 % des résidents du pays sont étrangers. Cette immigration est composée à 80 % d'Européens, Italiens, Allemands, Portugais et Français en tête. L'UDC est en train de rassembler les signatures pour lancer un référendum en vue de limiter la population suisse à 10 millions de personnes (elle atteint aujourd'hui 8,7 millions). « Le seul levier serait alors de fermer les frontières », décrypte Pascal Sciarini.

Vincent Collen

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