Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Elections européennes : le pari ukrainien risqué de Macron

Pour mobiliser son électorat, le chef de l’Etat fait de l’aide à l’Ukraine agressée par la Russie un sujet phare de la campagne. Le danger pour lui est de redonner de la voix aux partis plus conciliants envers Moscou.

Publié le 11 avril 2024 à 06h00, modifié le 11 avril 2024 à 18h33 Temps de Lecture 3 min. Read in English

Article réservé aux abonnés

A deux mois des élections européennes du 9 juin, les sondages sont cruels : la liste de la majorité présidentielle reste loin derrière celle du Rassemblement national (RN) dans les intentions de vote. D’une étude d’opinion à l’autre, l’écart demeure au minimum de dix points entre les deux formations, promettant un cinglant revers au camp présidentiel au soir du scrutin, alors qu’il était arrivé au coude-à-coude avec la formation d’extrême droite en 2019. Tout se passe comme si la carte ukrainienne posée par Emmanuel Macron dans le jeu électoral, dans l’espoir de marquer sa différence avec le RN, n’avait pas suffi, à ce jour, à muscler les intentions de vote en faveur de son camp.

Lire aussi l’analyse | Article réservé à nos abonnés Guerre en Ukraine : entre Jordan Bardella et Marine Le Pen, une différence de forme

La campagne n’a, il est vrai, pas vraiment démarré. Valérie Hayer, la cheffe de file du camp présidentiel, dont la liste n’est pas encore formée, reste largement méconnue par rapport au dauphin de Marine Le Pen et tête de liste du RN, Jordan Bardella. Ce dernier est très soucieux d’éviter toute forme de débats, en particulier sur la guerre d’agression russe, quand sa concurrente Renaissance s’est fait un devoir de se rendre à Kiev fin mars pour afficher son soutien aux Ukrainiens.

Se défendant de tout électoralisme, le camp présidentiel tente ces dernières semaines de faire de l’Ukraine un des sujets phares de la campagne. Tandis que la guerre s’enlise, que la Russie grignote du terrain dans le Donbass, Emmanuel Macron cherche à préparer les Français, et les Européens, à un « sursaut » dans l’appui militaire à Kiev. La situation est assez grave en Ukraine et le « durcissement » du Kremlin suffisamment agressif à l’égard de la France pour justifier l’inquiétude exprimée par le chef de l’Etat. D’autant plus que le temps joue pour Moscou dans l’hypothèse d’un retour au pouvoir du républicain Donald Trump, aux Etats-Unis, après la présidentielle américaine de novembre. Ce dernier se fait fort de régler le conflit en vingt-quatre heures…

Discussion brouillée

Face à ces sombres augures, la stratégie consistant à placer l’Ukraine au cœur de la campagne risque cependant d’avoir un effet ambivalent : si elle peut contribuer à mobiliser l’électorat macroniste d’ici au scrutin, elle a surtout à ce stade donné un peu d’air aux partis « prorusses » que l’invasion décidée par Vladimir Poutine avait rendus largement inaudibles depuis février 2022.

Le débat organisé le 12 mars à l’Assemblée nationale au sujet de l’accord de sécurité bilatéral signé entre la France et l’Ukraine a certes permis de clarifier les intentions des uns et des autres : 372 députés ont voté en faveur de ces engagements, 99 contre. Les soutiens d’Emmanuel Macron, presque tous les députés Les Républicains, les socialistes et les écologistes ont soutenu le texte, tandis que le RN s’est abstenu et que La France insoumise et les communistes ont voté contre.

Il vous reste 50.65% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.