Embargo sur le pétrole russe : l’Union européenne trouve un accord mais cède au chantage de la Hongrie

Au bout d’une journée d’âpres négociations lundi 30 mai à Bruxelles, un accord prévoyant un embargo sur les importations de pétrole russe, livrées par la mer, a fini par être conclu. Le compromis, qui épargne la Hongrie de Viktor Orban, pose toutefois plusieurs questions.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban s'entretient avec le président français Emmanuel Macron, lundi 30 mai à Bruxelles. AFP/Emmanuel Dunand
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban s'entretient avec le président français Emmanuel Macron, lundi 30 mai à Bruxelles. AFP/Emmanuel Dunand

    Le chantage de Viktor Orban aura donc fini par payer. Réunis lundi soir à Bruxelles, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne (UE) ne pouvaient pas se permettre d’offrir à Vladimir Poutine le spectacle de leur complète désunion. Ils n’avaient dès lors d’autre choix que de s’entendre au sujet de l’embargo sur le pétrole vendu dans l’UE par Moscou, proposé il y a près d’un mois par la Commission européenne.

    L’unité affichée par les Vingt-Sept n’est toutefois que de façade. L’accord politique sur le sixième paquet de sanctions de l’UE envers la Russie a tout d’une capitulation face aux demandes du leader populiste hongrois proche du Kremlin. En opposant pendant des semaines son véto aux mesures mises sur la table le 4 mai par la Commission, la Hongrie de Viktor Orban a en effet réussi à réorienter les discussions vers un embargo sur le pétrole russe « en deux étapes », selon l’expression de plusieurs diplomates européens.