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Emmanuel Macron prend ses distances avec l’Europe sur l’électricité

Le chef de l’Etat, qui a déclaré fin septembre vouloir « reprendre le contrôle des prix de l’électricité » dans un contexte de forte inflation, cherche un système pour s’émanciper du marché européen sans toutefois le quitter.

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Publié le 08 octobre 2023 à 21h00, modifié le 09 octobre 2023 à 07h55

Temps de Lecture 5 min.

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Emmanuel Macron s’entretient avec ses conseillers entre deux réunions bilatérales lors du sommet de la Communauté politique européenne au Palais des congrès de Grenade, dans le sud de l’Espagne, le 5 octobre 2023.

La crise des boulangers de l’hiver 2022 a joué comme un révélateur. En exposant au grand jour les effets de la flambée des prix de l’électricité sur les petits commerces de proximité, elle a rendu visible des dysfonctionnements jusque-là connus des seuls experts : l’indisponibilité temporaire des centrales nucléaires françaises, qui ont contraint la France à importer de l’électricité pendant quelques mois, mais surtout le curieux système de fixation du prix sur le marché européen, indexé sur celui de l’électricité produite à partir de gaz, beaucoup plus élevé que celui de l’énergie provenant du nucléaire français. Un système « mal fichu » et « absurde », avait lâché Emmanuel Macron devant les boulangers. Digne des Shadoks même, avait-il admis quelques mois plus tôt.

« Nous allons reprendre d’ici à la fin de l’année le contrôle des prix de notre électricité au niveau français et européen », a annoncé le chef de l’Etat contre toute attente, lors de son allocution sur la planification écologique le 25 septembre, dans une allusion à peine voilée au slogan du Brexit, « take back control » (« reprendre le contrôle »). Une petite phrase à la portée considérable. Après deux ans de flambée des prix de l’énergie, la France se dit prête à assumer un mécanisme national plutôt qu’européen.

L’enjeu est toujours le même – la compétitivité –, mais celle-ci passe désormais par la souveraineté, même chez un président dont l’adhésion au projet européen est l’un des marqueurs politiques les plus forts, et qui privilégiait jusque-là la voie de la négociation à vingt-sept. Il y a encore un an, Emmanuel Macron se disait « très confiant » sur les chances d’aboutir à un accord européen. Mais le temps presse. L’énergie américaine bon marché attire les entreprises et menace la réindustrialisation du pays, son grand projet. Et les élections européennes approchent.

Réticences de l’Allemagne

Tout l’hiver, les oppositions ont appelé le gouvernement à s’extraire de façon unilatérale du marché européen de l’électricité pour retrouver la maîtrise des prix, ou à négocier une dérogation en suivant l’exemple de l’Espagne et du Portugal. Pensé pour garantir l’approvisionnement des pays européens, ce marché a en effet contraint depuis deux ans la France à payer au prix fort une énergie pourtant produite à bas coût, la privant des bénéfices de son parc nucléaire qui représente pourtant 70 % de sa production. « Macron s’est piégé tout seul en annonçant une grande réforme de l’électricité qui n’existera pas, prévient le député Rassemblement national (RN, Somme) Jean-Philippe Tanguy. Ce sera un sujet de la campagne européenne cet hiver. Cela fait un an et demi qu’il promet une réforme, Bruno Le Maire en parlait en 2022. »

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