En quête de Lithium, cobalt, nickel…. L’Europe relance l’exploitation minière

Dela wa Monga, un mineur artisanal, tient une pierre de cobalt dans la mine artisanale de Shabara, près de Kolwezi, le 12 octobre 2022, en république démocratique du Congo ©AFP - JUNIOR KANNAH
Dela wa Monga, un mineur artisanal, tient une pierre de cobalt dans la mine artisanale de Shabara, près de Kolwezi, le 12 octobre 2022, en république démocratique du Congo ©AFP - JUNIOR KANNAH
Dela wa Monga, un mineur artisanal, tient une pierre de cobalt dans la mine artisanale de Shabara, près de Kolwezi, le 12 octobre 2022, en république démocratique du Congo ©AFP - JUNIOR KANNAH
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Le plan de la commission européenne pour une industrie zéro carbone a été présentée ce jeudi 23 mars aux dirigeants européens à Bruxelles. Pour assurer notre souveraineté, Bruxelles propose un vaste plan pour diversifier notre approvisionnements en matériaux critiques stratégiques.

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Réunis en sommet à Bruxelles, les 27 étudient le plan de la Commission européenne sur les matériaux critiques. Elle en a identifié 18, considérés comme absolument majeurs pour réussir notre double transition écologique et numérique. On ne fabrique pas de batteries électriques sans lithium, d’éoliennes sans terre rares et on a aussi besoin de cobalt, de nickel de silicone… Un chiffre est édifiant : pour les batteries de nos téléphones, ordinateurs, ou pour faire rouler les voitures, on aura besoin en 2030, dans 7 ans de 12 fois plus de lithium qu’aujourd’hui et de 20 fois plus en 2050 !

L’Europe peut assurer 20 à 30 pour cent de ses besoins

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La commission propose de relancer l’exploitation de mines chez nous : Il y en a en France, dans l’Allier par exemple, en Espagne, au Portugal, en Finlande, ou encore en Suède où un gisement très important vient d’être découvert. La Commission estime qu’on peut répondre à hauteur de 20 à 30 pour cent de nos besoins en matériaux critiques en creusant chez nous. On extrait aujourd’hui seulement 3 pour cent de notre consommation. Alors pas question d’aller trop vite tout de même, l’objectif qu’elle veut fixer aux 27 états, c’est d’extraire au moins 10 pour cent de leurs besoins d’ici 2030.

Simplifier et accélérer l’octroi de permis de forage et d’exploitation

Comme y arriver ? En simplifiant d’abord les procédures d’octroi de permis. Une entreprise attend en moyenne 5 ans pour avoir le droit d’exploiter un gisement explique le commissaire français au marché intérieur Thierry Breton, l’objectif que la Commission propose aux 27 est d’y arriver en deux ans. Thierry Breton propose la mise en place d’un guichet unique pour les industriels, pour alléger les contraintes bureaucratiques. Le commissaire français affirme que ce ne sont pas les recours juridiques d’associations environnementales ou locales contre ces forages qui expliquent ces délais, mais le manque de volonté pour accélérer la gestion des dossiers. La Commission veut aussi flécher des financements vers ces projets.

Diversifier nos fournisseurs et rendre l’extraction en Afrique plus propre ?

Mais les ressources européennes ne suffisent pas, il faut donc continuer à chercher des partenaires et à diversifier nos fournisseurs. On ne peut plus dépendre pour ces matériaux de Pékin : 70 pour cent des réserves de cobalt sont en République démocratique du Congo, mais l’essentiel de ce nouvel or noir est raffiné en Chine. La chine qui produit aujourd’hui 70 pour cent des batteries électriques mondiales, selon une infographie de l’Institut Delors. La Commission européenne estime aussi qu’il faut raffiner en Europe d’ici 2030 au moins 40 pour cent des matériaux qu’on utilise, et propose d’en recycler au minimum 15 pour cent. L’Europe doit aussi aider certains pays comme la RDC à développer ses propres filières de raffinages, à nos standards environnementaux et sociaux explique encore Thierry Breton. Pour assurer notre autonomie, faut-il pour autant relancer l’exploitation de mines ? Ou s’associer à des pays qui exploitent parfois des enfants pour récupérer ces matériaux stratégiques ? Voici la réponse du commissaire Breton :

« En Europe, on veut toujours être plus vert, avoir toujours moins de CO2, dit-il mais ce qui est sale on le fait à l’extérieur ! C’est ça le risque du Green Deal ! Que nous demandent au fond nos partenaires ? Ils nous disent continue le commissaire : aidez-nous à extraire mais à extraire selon vos propres critères. C’est ce qu’on va faire aussi dans ces partenariats stratégiques ! »

Ratifier l’accord du Mercosur ?

Des partenariats stratégiques avec des pays riches en matières premières, l’Union européenne en a déjà été signés, avec par exemple le Canada, le Kazakhstan ou l’Ukraine dont le sol est riche en Titane. D’autres sont conclus mais pas ratifiés, comme celui du Mercosur. Pour le Graphite et le Lithium, le Brésil occupe le deuxième rang mondial en termes de réserve !! Mais voilà un accord que la France refuse de ratifier, pour des raisons environnementales.

Le sujet était aussi à l’ordre du jour aujourd’hui à Bruxelles. Et l’équation n’est pas facile, mais le temps presse selon les représentants du patronat européen qui estime que dans la course mondiale à la réindustrialisassions verte, les 27 sont déjà en train de se faire distancer.

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