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Enrico Letta : «L’Europe ne peut pas se contenter de survivre et de se protéger»

Enrico Letta, ancien président du Conseil italien, à Rome, en juillet 2022.
Enrico Letta, ancien président du Conseil italien, à Rome, en juillet 2022. Remo Casilli / REUTERS

ENTRETIEN - L’ex-premier ministre italien remet aux Vingt-Sept son rapport sur la modernisation du marché unique. Il plaide pour l’accélération de l’intégration dans la finance, les télécoms, l’énergie et la défense.

À la demande du Conseil européen, l’ex-président du Conseil italien Enrico Letta (2013-2014) doit remettre jeudi aux Vingt-Sept un rapport sur la modernisation du marché unique, dont on a fêté les 30 ans l’an dernier.

LE FIGARO.- Quelle est la conclusion principale de votre rapport sur l’état du marché unique ?

Enrico LETTA.- L’enjeu majeur est de prendre en compte la dimension géopolitique dans laquelle l’Europe est entrée, qui a complètement changé la donne. Le marché unique, inventé avec grand succès par Jacques Delors, a besoin d’une nouvelle boussole. C’est d’ailleurs ce que Jacques Delors lui-même m’a dit la dernière fois que je l’ai vu. À l’époque de la création du marché unique, l’Europe ne s’appelait pas encore Union européenne mais Communauté européenne, l’Union soviétique existait encore, l’Allemagne n’était pas réunifiée, l’Inde et la Chine pesaient ensemble environ 2 % du PIB mondial. Pour les grands pays d’Europe, la dimension nationale primait ; aujourd’hui, c’est devenu une…

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18 commentaires
  • dutch

    le

    Il faut en rabattre sérieusement sur nos ambitions climatiques. Les USA ont leur gaz de schiste par cher... Et nous, nous nous sommes privés de gaz russe, qui sera bientôt envoyé aux chinois. Nous le paierons indirectement... et doublement, en important des produits chinois. Et nous nous sommes interdits les forages.... Et aussi stopper les élargissements.

  • Non au Grand Est

    le

    Vivement une Europe fédérale pour mater les égoïsmes nationaux

  • anonyme

    le

    Pour que ce type de discours fédéraliste soit crédible, il convient au préalable de définir quelles sont les frontières de l’Europe et de les défendre contre l’invasion migratoire. Et de s’affranchir de la sujétion aux intérêts américains. Ces conditions étant loin d’être remplies, ce type de de discours est inaudible.

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