France au Sahel : comment rester

Comment la France va-t-elle réagir après le départ de son ambassadeur au Mali ? ©AFP - Thomas COEX / AFP
Comment la France va-t-elle réagir après le départ de son ambassadeur au Mali ? ©AFP - Thomas COEX / AFP
Comment la France va-t-elle réagir après le départ de son ambassadeur au Mali ? ©AFP - Thomas COEX / AFP
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Comment pourrait s'opérer, et à quels risques, le départ des troupes françaises ?

Avec
  • Niagalé Bagayoko Docteure en science politique, diplômée de l'Institut d'Études Politiques (IEP) de Paris et spécialiste des politiques internationales de sécurité et de la réforme des systèmes de sécurité en Afrique de l’Ouest
  • Maxime Audinet Docteur en études slaves de l'université de Paris Nanterre et chercheur à l'IRSEM.
  • Marc-Antoine de Montclos
  • Cyrille Bret Géopoliticien, maître de conférences à Sciences Po Paris, chercheur associé à l’institut Jacques Delors

Quitter le Mali, mais comment rester au Sahel ? C’est un repli difficile mais inévitable auquel la France est contrainte, 9 ans tout juste depuis le déclenchement de son engagement militaire dans la région. La justification reste la même : lutter contre le terrorisme djihadiste. Mais à l’aune des sacrifices en vies humaines et du coût des opérations, le bilan s’avère pour le moins contrasté. 

Question stratégique

Que valent les succès tactiques affichés par les responsables militaires à l’échelle de ces contrées immenses quand les systèmes de gouvernance des pays concernés s’effondrent, conspués par les populations qui applaudissent les coups d’état militaires ? Sans attendre le coup de semonce de la junte malienne et l’expulsion de notre ambassadeur, les effectifs français ont déjà été réduits. 

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Mais pour l’Elysée et pour les partenaires européens associés sans enthousiasme à l’opération Takuba, la question la plus difficile reste stratégique. Quels sont désormais les objectifs politiques d’un tel engagement ? La menace djihadiste peut-elle être endiguée dans des Etats faillis alors que les infiltrations se propagent vers l’ouest et le sud du sous-continent ? Quelles erreurs d’analyse ont donc été commises ? 

Quel est le jeu de la Russie, qui déploie ses mercenaires et alimente la colère anti-française ? Avant le sommet Europe-Afrique dont Emmanuel Macron voulait faire un temps fort de la présidence française de l’Union et qui aura lieu à Bruxelles dans une quinzaine de jours, comment re-calibrer et re-localiser l’engagement français, comment le justifier, comment convaincre les partenaires européens qu’il s’agit bien d’enjeux communs au sud de la Méditerranée ?

L'équipe