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US President Joe Biden walks on stage upon arrival to deliver a speech at the Royal Warsaw Castle Gardens in Warsaw on February 21, 2023.   (Photo by Mandel NGAN / AFP)
MANDEL NGAN / AFP

Guerre en Ukraine : l’Alliance atlantique à l’épreuve du feu russe

Par  (Washington, correspondant) et
Publié le 24 février 2023 à 17h33, modifié le 26 février 2023 à 20h31

Temps de Lecture 12 min. Read in English

Le vent souffle fort sur le palais royal, à Varsovie. D’un pas alerte, acclamé par la foule, Joe Biden s’avance sur la scène, jusqu’au pupitre protégé d’une vitre blindée. En ce mardi 21 février, le président américain, tout juste revenu d’une visite surprise à Kiev, vient remercier les Polonais pour leur engagement aux côtés de l’Ukraine. Par sa présence et cette allocution solennelle, il veut aussi graver dans l’histoire la détermination de son pays à contrecarrer les visées impérialistes russes déployées au mépris du droit international, de la souveraineté de l’Ukraine et de l’intégrité territoriale de celle-ci. « Cette guerre n’a jamais été une nécessité. C’est une tragédie », résume Joe Biden. Avant d’ajouter, au sujet du président russe, Vladimir Poutine : « Il pensait que l’OTAN se fracturerait et se diviserait. Au lieu de cela, l’OTAN est plus unie et plus unifiée que jamais. »

L’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) fêtera ses 75 ans en 2024. Pour cette occasion, a annoncé M. Biden à Varsovie, les Etats-Unis accueilleront le sommet de l’alliance, revitalisée par le conflit ukrainien et qui a retrouvé sa boussole dans l’adversité. Mais cette même année 2024 sera aussi marquée par l’élection présidentielle américaine. Et son issue incertaine laisse planer un doute sur le réengagement, à long terme, de Washington dans la défense de l’Europe. Le traumatisme de la présidence Trump, qui avait menacé de retirer les Etats-Unis de l’OTAN, demeure vif chez les alliés. « Aussi longtemps qu’il le faudra », a pourtant promis Joe Biden, son pays se tiendra aux côtés de Volodymyr Zelensky et des Ukrainiens.

Atlantiste convaincu, marqué par les décennies de la guerre froide, le président américain a engagé sa crédibilité politique et celle de son pays, en soutenant Kiev. Lui qui prétendait clore l’ère des aventures militaires sans fin, avec le retrait d’Afghanistan à l’été 2021, se retrouve engagé dans une forme de guerre par procuration. Dorénavant, l’Ukraine signifie plus que l’Ukraine. Elle représente une bannière de ralliement, le lieu où se joue le destin de l’ordre international reposant sur le droit – pour reprendre une expression prisée à Washington. Défaire la Russie est l’objectif général. Les modalités concrètes pour y parvenir, elles, demeurent obscures.

Alignement des stratégies

Face à cet adversaire commun, l’unité des Occidentaux est réelle. Américains et Européens partagent le refus de tout affrontement direct avec la Russie de Vladimir Poutine. Il s’agit de circonscrire la guerre au territoire ukrainien et de faire reculer l’armée occupante. « Le consensus est très fort entre l’Europe et les Etats-Unis, et il existe très peu de débats sur la stratégie à avoir vis-à-vis de l’Ukraine et, plus largement, de la Russie. On se contente d’un slogan, “Aider l’Ukraine jusqu’à la victoire” », note Nicole Gnesotto, vice-présidente de l’Institut Jacques-Delors et spécialiste des questions de sécurité euroaméricaines. « Ce qui me frappe, poursuit-elle, c’est l’alignement européen sur la position américaine – elle-même alignée sur la stratégie ukrainienne. Il faut dire que les Européens n’ont ni la volonté ni la possibilité d’avoir une stratégie propre. »

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