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Guerre en Ukraine : les défis de la reconstruction

La première conférence internationale consacrée au relèvement de l’Ukraine s’ouvre lundi en Suisse. 

Philippine de Clermont-Tonnerre , Mis à jour le
Quartier bombardé à Odessa, en Ukraine.
Quartier bombardé à Odessa, en Ukraine. © Reuters

L’initiative peut sembler prématurée. Pourtant, alors que la guerre continue de faire rage en Ukraine , la ville de Lugano, en Suisse, accueille à partir de ce lundi une première conférence consacrée à la reconstruction du pays. Une importante délégation ukrainienne, 38 États, des représentants du secteur privé et d’une vingtaine d’organisations internationales, ainsi que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sont attendus pendant deux jours dans le canton du Tessin afin d’« anticiper l’ampleur de la réponse et des ressources qui seront nécessaires » pour rebâtir l’Ukraine, selon l’expression des organisateurs.​

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Le chantier s’annonce monumental : au moins 1 100 milliards de dollars seraient nécessaires pour rebâtir le pays, a récemment estimé le chef de la Banque européenne d’investissement (BEI), Werner Hoyer.

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Une des exigences de Bruxelles : la lutte contre la corruption

Toutefois, la réunion qui s’ouvre ce lundi ne sera pas une conférence des donateurs, insistent les organisateurs. Elle devrait se conclure par une déclaration commune sur les « priorités, la méthode et les principes » de la reconstruction du pays. « Il y a tout un travail à faire en amont pour ne pas perdre de temps lorsque la guerre sera terminée, explique ­Dimitar Bogov, économiste spécialiste de l’Ukraine à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), qui participe à la réunion de Lugano. Certains volets sont plus prioritaires que d’autres. La reconstruction des infrastructures se fera sur le long terme, mais les aéroports, par exemple, devront immédiatement se remettre à fonctionner. »​​

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​​Alors que le pays arrive en queue du classement mondial de l’ONG anticorruption Transparency International, la communauté internationale voudra aussi s’assurer que les fonds gigantesques distribués au pays seront utilisés à bon escient. La lutte contre la corruption fait partie des grandes exigences de Bruxelles vis-à-vis de Kiev, qui vient de se voir octroyer le statut de candidat à l’Union européenne. « La reconstruction va se faire pour pouvoir porter l’Ukraine au niveau des autres pays candidats et augmenter les chances du pays d’accélérer sa candidature, souligne Cyrille Bret de l’Institut Jacques-Delors. Parmi les priorités figure la construction d’un cadre législatif qui garantisse à la fois les valeurs fondamentales et un bon fonctionnement de l’économie, mais aussi une capacité administrative à absorber des subventions en évitant tout détournement ou inefficacité. »​​​

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La reconstruction des infrastructures se fera sur le long terme, mais les aéroports, par exemple, devront immédiatement se remettre à fonctionner

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​​Pour le financement, les États-Unis et l’Union européenne seront au rendez-vous. Mardi à Berlin, les puissances du G7 se sont engagées à « soutenir » la reconstruction du pays via l’organisation prochaine d’une autre conférence internationale. La possibilité d’utiliser les actifs russes gelés est aussi sur la table. Une option sur laquelle les avocats de l’UE « travaillent intensément », avait avoué, le 20 mai, le chef de la diplomatie européenne Josep ­Borrell sur une chaîne de télévision allemande. La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, avait quant à elle estimé « naturel » que la Russie paie « au moins une portion du montant ». Mais, à moins de « prouver que ces personnalités sont directement liées à la structure de pouvoir du régime criminel de ­Moscou », soulève ­François ­Heisbourg, conseiller spécial de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), confisquer définitivement les avoirs des oligarques, soit 30 milliards de dollars en propriétés, en avions, en yachts ou en hélicoptères, n’est pas légal. 

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