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Guerre en Ukraine : réunion de crise des ministres européens de l’Energie et préparation d’un embargo sur le pétrole russe

Alors que les ministres de l’Energie des Etats membres de l’Union européenne se réunissent en urgence ce lundi 2 mai à Bruxelles, la Commission européenne devrait proposer prochainement un embargo progressif sur le pétrole russe.

L'Union européenne prépare un sixième paquet de sanctions contre la Russie qui pourrait inclure l'instauration d'un embargo sur les importations de pétrole russe - Crédits : Vladimirovic / iStock
L’Union européenne prépare un sixième paquet de sanctions contre la Russie qui pourrait inclure l’instauration d’un embargo sur les importations de pétrole russe - Crédits : Vladimirovic / iStock

La question énergétique sera à nouveau au cœur des discussions à Bruxelles”, note Le Figaro. “Les ministres de l’Energie [des Vingt-Sept] se réunissent en urgence ce lundi” afin notamment de “discuter d’un éventuel embargo sur l’énergie russe”, annonce Euronews. Selon plusieurs sources européennes, “l’Union européenne finalise un arrêt progressif de ses achats de pétrole et de produits pétroliers à la Russie pour sanctionner la guerre en Ukraine et va annoncer cette semaine un calendrier et de nouvelles mesures” [Le Progrès].

D’après le live du Monde consacré à la guerre en Ukraine datant de ce lundi 2 mai, il sera également question “de s’accorder sur une position commune face à la demande de la Russie d’être payée en roubles pour ses livraisons de gaz sous peine de les interrompre”.

Un embargo progressif sur le pétrole russe

Les ministres de l’Energie vont discuter lundi de la nécessité de sécuriser rapidement des alternatives non-russes pour les livraisons de gaz et de constituer des réserves, alors que plane la menace d’une pénurie qui pourrait avoir pour conséquence de plonger des pays européens en récession”, résument Les Echos.

Ainsi, “la Commission européenne devrait proposer de supprimer progressivement les importations de pétrole russe […] dans le but de mettre un frein au financement de la guerre, vital pour Vladimir Poutine”, explique Politico. Comme le souligne le média, “les revenus tirés des exportations d’énergie ont joué un rôle essentiel dans le financement de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et les pays de l’UE ont réfléchi à la manière de cibler les secteurs pétrolier [et] gazier […] de Poutine, après avoir déjà adopté des sanctions contre le charbon”.

Selon un responsable européen cité par Le Figaro hier, il y a “une volonté politique de cesser les achats de pétrole à la Russie”, et il y aura au cours de la semaine “une décision sur un retrait progressif”. “Une période de transition [serait prévue] jusqu’à la fin de l’année”, indique un diplomate européen mais la décision n’est “pas facile à mettre en œuvre” [Le Progrès].

Et ce, pour deux raisons : d’une part “deux pays enclavés, la Hongrie et la Slovaquie, dépendent des oléoducs russes, […] ils n’ont pas de ports et ne sont reliés à aucun oléoduc européen”, d’autre part ces décisions européennes “ne doivent pas entrainer une flambée mondiale des prix qui serait contreproductive”, détaille le journal Le Progrès.

De plus, comme l’analyse Politico, “l’abandon progressif du pétrole russe vise à s’assurer que l’Allemagne, grande puissance économique de l’Union, reste à bord, et à minimiser les perturbations sur les marchés pétroliers internationaux”. Pour les cas de Budapest et de Bratislava, “la Commission proposera des exceptions ou des mesures transitoires”, compte tenu de leur dépendance vis-à-vis du pétrole russe, d’autant plus que “la Hongrie est apparue comme l’un des principaux obstacles à la poursuite des sanctions contre le secteur énergétique russe”, rappelle le média.

Ainsi, pour en revenir aux sanctions qui seront prises cette semaine, d’après un responsable européen, “un plafonnement des prix préconisé par les Etats-Unis est une ‘mesure intelligente’ car elle évite les spéculations et le pétrole reste rémunérateur, mais ‘il faut qu’il s’applique au-delà des Européens et des Américains’ ” [Le Figaro].

Discussions sur le gaz russe

Le gaz russe constitue un autre sujet majeur concernant les importations d’énergie dans le contexte de la guerre en Ukraine. “Certaines entreprises européennes [paient] leurs importations de gaz russe en euros avant d’être convertis en roubles par le géant énergétique Gazprom”, explique Thomas Pellerin-Carlin, directeur du Centre énergie de l’Institut Jacques Delors, sur France info. De plus, comme l’ajoute le média, “seul Poutine sait quelles sont les entreprises européennes qui payent le gaz russe en roubles”.

Ainsi “le groupe russe Gazprom a annoncé mercredi la suspension de ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne, membres de l’Union européenne, car les deux pays n’ont pas effectué de paiement en roubles comme l’a imposé le Kremlin” [Challenges]. Cette décision a naturellement “alimenté les craintes que d’autres pays de l’UE se retrouvent dans la même situation, dont l’Allemagne, grandement dépendante du gaz russe”, rapporte Le Monde. “Les actions de la Russie ont [ainsi] poussé l’Europe au bord d’une crise énergétique, provoquant une augmentation de 20 % du prix du gaz” [Euronews].

Dans ce contexte, “d’autres pays européens dépendants du gaz russe retiennent leur souffle. C’est le cas de l’Italie, de la Finlande, de la Croatie ou de la Lettonie” et bien sûr de l’Allemagne qui “s’approvisionne à 55 % en gaz auprès de la Russie, et lui a versé 5 milliards d’euros pour l’énergie depuis le début du conflit en Ukraine”, précise Euronews.

Quoiqu’il en soit, en plus de viser le pétrole russe, le “sixième train de sanctions [en préparation] viserait également des banques russes et biélorusses, ainsi qu’une nouvelle liste de personnes et de sociétés” [Challenges]. Plus largement, les Vingt-Sept “feront le point sur les travaux engagés pour préparer l’UE à affronter l’hiver prochain - stockage, achat conjoint de gaz et solidarité”, souligne Le Figaro. Les ministres de l’Energie de l’UE vont aussi discuter ce lundi de “la nécessité de sécuriser rapidement des solutions de rechange non russes pour les livraisons de gaz et de constituer des réserves alors que plane la menace d’une pénurie qui pourrait avoir pour conséquence de plonger des pays européens en récession” [Le Monde].

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