Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

« Il est très peu probable que les élections européennes conduisent à une union des droites modérée, conservatrice et radicale capable de gouverner »

Les différentes droites européennes sont tiraillées entre des logiques de « normalisation » et de « radicalisation », analyse le politiste Thierry Chopin, dans une tribune au « Monde ».

Publié le 05 février 2024 à 05h00 Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Les élections au Parlement européen auront lieu entre les 6 et 9 juin dans un contexte national, européen et international très spécifique : pessimisme très fort vis-à-vis de la situation socio-économique dû à l’inflation et à la stagnation de l’activité qui ont résulté de la crise énergétique ; radicalisation du débat politique sur fond de cycle protestataire en France ; montée des droites conservatrices et radicales dans beaucoup de pays membres de l’Union européenne (UE) ; risque d’érosion du soutien à l’Ukraine envahie par la Russie de Poutine ; et retour de la violence au Proche-Orient.

Dans ce contexte, les projections actuelles anticipent une poussée sensible des droites conservatrices et radicales, respectivement réunies au sein des groupes politiques Conservateurs et réformistes européens (où siègent notamment les élus de Fratelli d’Italia – le parti de la première ministre italienne – et du parti Droit et justice polonais – au pouvoir en Pologne jusqu’à fin 2023) et Identité et démocratie (où siègent, par exemple, le Rassemblement national (RN), le parti d’extrême droite allemand Alternative für Deutschland – AfD –, ou encore le parti de Geert Wilders, qui est arrivé en tête des élections aux Pays-Bas en novembre 2023).

Ces forces politiques portent un discours politique aisé à caractériser autour du triptyque immigration, contestation des politiques climatiques et identité. Sur fond d’instrumentalisation de la colère et du ressentiment exprimés par beaucoup de citoyens, ce message s’appuie sur le discours de la « citadelle assiégée » et sur l’exploitation du sentiment d’appauvrissement et de détérioration des conditions de vie. Il conçoit la politique et l’économie comme un jeu à somme nulle qui exclut le partage et la solidarité avec ceux qui sont identifiés comme étant situés hors de la communauté nationale, en particulier les immigrés.

Doublement paradoxal

Ce narratif ne semble plus relever d’une stratégie eurosceptique traditionnelle. Il viserait plutôt à porter à l’échelle de l’Union un discours qui séduit au niveau national et à l’incarner dans des politiques européennes. C’est dans cette perspective que l’on peut comprendre la « normalisation » de la droite conservatrice – voire radicale – dans plusieurs pays européens, dont la France. Le débat européen n’y est plus réduit au clivage pour ou contre l’Union européenne. Il est désormais davantage centré sur le projet politique, l’orientation des politiques européennes et les manques qui ont été révélés par les crises successives. Et les partis radicaux chercheront à transposer au niveau européen le traditionnel clivage entre opposition et gouvernement.

Il vous reste 60.59% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.