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Monde - Entretien express

« Il n'y a pas de risque de guerre civile en Russie »

Pour Cyrille Bret, chercheur associé à l’Institut Notre Europe Jacques Delors, Vladimir Poutine lancera sans doute des purges au sein de son entourage, en réaction à la mutinerie de Wagner. 

« Il n'y a pas de risque de guerre civile en Russie »

Le chef du groupe paramilitaire Wagner, Evgueni Prigojine. Photo Handout / TELEGRAM/ @CONCORDGROUP_OFFICIAL / AFP

Engagée depuis plus d'un an dans un conflit militaire sanglant en Ukraine, la Russie fait face à de nouveaux développements internes ce week-end. Vendredi soir, le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, dont les mercenaires combattent en Ukraine aux côtés de l'armée du chef du Kremlin Vladimir Poutine, est entré ouvertement en rébellion contre le commandement russe. Prigojine, qui affirme que les dirigeants militaires à Moscou ont ordonné des frappes sur ses camps, dit s'être emparé de sites militaires à Rostov, dans le sud de la Russie, siège du quartier général du commandement sud de l'armée russe d'où sont coordonnées les opérations militaires en Ukraine.

Face à cette escalade, Vladimir Poutine a dénoncé, samedi, le risque de "guerre civile" créé par la rébellion de Wagner et juré d'infliger une "punition inévitable" au patron du groupe et à et ses hommes.

Interrogé par L'Orient-Le Jour, Cyrille Bret, chercheur associé à l’Institut Notre Europe Jacques Delors, estime qu'il n'y a pas de risque de guerre en Russie et que Prigojine risque de se retrouver bien seul face à Poutine.

Quels sont les enjeux de ce qu'il se passe actuellement en Russie, avec la rébellion du groupe Wagner contre le commandement russe ?

Les événements qui ont lieu en Russie auront pour conséquence la mise en place d'une répression très forte contre Prigojine, ses entreprises et les forces de mercenaires russes. Il y aura sans doute des vagues de purges qui vont être lancées dans les clans entourant Vladimir Poutine. Cette répression va ternir l'image du président russe à court terme, mais elle renforcera son pouvoir sur ces clans à moyen et long terme.

Quant aux autorités ukrainiennes, elles vont certainement saisir cette occasion pour renforcer leurs attaques (dans le cadre de leur contre-offensive, ndlr) et infliger des revers à la Russie, l'armée russe risquant de connaître quelques jours de flottement. 

Existe-t-il un risque de guerre civile comme l’a laissé entendre Poutine dans son discours de ce samedi matin ?

Non, pas du tout, il n'y a pas de risque de guerre civile en Russie. Le groupe Wagner compte 25.000 hommes (comme l'a affirmé Prigojine la nuit dernière, ndlr), alors que l’armée russe dispose d'un million de soldats. De plus, les autorités ont 250.000 personnels du FSB (Service fédéral de sécurité, chargé des affaires de sécurité intérieure).

De quel soutien pourrait bénéficier le groupe Wagner au sein de la société civile, de l’opposition et/ou de la population russes ?

Pour le moment, aucun de ces acteurs ne s’est manifesté. Je pense que Prigojine s’est lancé dans l’aventure seul. Il n’a rien fait pour se ménager l'opinion publique.

À mon avis, il n'y a pas de risque de guerre ou de soulèvement populaire favorable à cette rébellion, aucun des pouvoirs constituants ne s'étant déclaré en faveur de Prigojine pour l'instant, à la différence de ce qui s'était passé, par exemple, lors du putsch de Moscou, en 1991. 

Engagée depuis plus d'un an dans un conflit militaire sanglant en Ukraine, la Russie fait face à de nouveaux développements internes ce week-end. Vendredi soir, le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, dont les mercenaires combattent en Ukraine aux côtés de l'armée du chef du Kremlin Vladimir Poutine, est entré ouvertement en rébellion contre le...

commentaires (5)

ce c'est que partie remise, la charpente est pourrie et va s'ecrouler. Quand est la seule question.

Liban Libre

21 h 51, le 25 juin 2023

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Commentaires (5)

  • ce c'est que partie remise, la charpente est pourrie et va s'ecrouler. Quand est la seule question.

    Liban Libre

    21 h 51, le 25 juin 2023

  • Trop tôt pour conclure. S'ils ne se manifestent pas pour le moment, ils attendent la proche évolution de la situation sur le terrain, et personne ne pourrait contrer la volonté populaire. Comme résultat de l'agression contre l'Ukraine, il faut bien reconnaître l'échec, et ceci joue contre le président au Kremlin.

    Esber

    20 h 55, le 24 juin 2023

  • Aucun danger , au contraire , tout porte à croire que depuis longtemps, le grand tzar Vladimirpensait se délivrer de l'encombrant commandant wagnerien afin de tout contrOler lui-même avec une main de fer .

    Chucri Abboud

    20 h 30, le 24 juin 2023

  • Voila ou mène les milices locales.... la montée a baabda pour quand le nouveau président ne plaira pas a notre wagner locale?

    Aboumatta

    19 h 30, le 24 juin 2023

  • Il faudrait faire pareil avec notre équivalent de la milice Wagner…

    Gros Gnon

    18 h 34, le 24 juin 2023

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