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Le projet de communauté politique européenne bute sur le cas de la Turquie

Les Vingt-Sept hésitent à associer Ankara à ce projet cher à Emmanuel Macron et destiné à élargir la concertation avec des pays non membres de l’Union européenne.

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Publié le 06 septembre 2022 à 15h30, modifié le 06 septembre 2022 à 15h30

Temps de Lecture 3 min.

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Catherine Colonna, ministre française de l’Europe et des affaires étrangères, et Mevlüt Çavusoglu (à droite), ministre turc des affaires étrangères, s’adressent aux médias après des entretiens à Ankara, en Turquie, le 5 septembre 2022.

La question est délicate pour l’Union européenne (UE) comme pour la Turquie. Tandis que les Vingt-Sept discutent du lancement, prévu lors d’un sommet informel à Prague les 6 et 7 octobre, de la communauté politique proposée par Emmanuel Macron en mai, ils sont confrontés à un vrai dilemme à l’égard d’Ankara, avec qui les relations sont tendues, sur fond de dérive autoritaire du président Recep Tayyip Erdogan.

Le sujet a été abordé en marge de la visite de la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, lors de rencontres, lundi 5 septembre à Ankara, avec le président turc et son ministre des affaires étrangères, Mevlüt Çavusoglu. Mme Colonna devait également en parler mardi, à Athènes, au premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, dont les relations avec la Turquie connaissent un regain de tensions en mer Egée.

En principe, la communauté politique « doit nous permettre d’abord de nous réunir tous les six mois entre membres de l’Union européenne, mais aussi Britanniques, Norvégiens, Suisses, Etats des Balkans occidentaux, Ukrainiens, etc. », a rappelé, le 1er septembre, Emmanuel Macron devant les ambassadeurs réunis à l’Elysée. « La question de la Turquie est posée par beaucoup d’autres membres, elle sera débattue et la France n’a pas de veto à mettre », a observé le chef de l’Etat. C’est d’ailleurs à la République tchèque, qui préside ce semestre le Conseil de l’Union européenne, de lancer les invitations pour le sommet de Prague.

Un « club anti-Poutine »

En réalité, Paris, comme d’autres capitales européennes, hésite à associer la Turquie à ce « club anti-Poutine », comme le surnomme un expert. Imaginée avant tout pour accueillir l’Ukraine dans la « famille européenne », bientôt sept mois après le déclenchement de l’invasion russe, la communauté politique cherchera à arrimer à l’UE les pays candidats, sans précipiter leur adhésion en bonne et due forme, à condition qu’ils partagent les valeurs démocratiques des Vingt-Sept.

Or les relations avec la Turquie se sont détériorées à mesure que le dirigeant islamo-conservateur Erdogan consolidait son pouvoir, depuis la tentative ratée de coup d’Etat en 2016. Les négociations d’adhésion à l’UE engagées en 2005 avec Ankara sont de fait gelées. « Depuis le coup d’Etat raté, Erdogan est en pleine dérive, et il peut paraître incohérent de l’inviter si la communauté politique doit être composée de pays démocratiques qui partagent les mêmes valeurs », souligne Sébastien Maillard, le directeur de l’Institut Jacques Delors. « Il pourrait être convenu que la Turquie ne soit pas invitée tant que les négociations d’adhésion restent gelées », suggère-t-il.

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