Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Législatives en Bulgarie : conservateurs et libéraux au coude-à-coude, montée du camp prorusse

Le parti conservateur de l’ancien premier ministre Boïko Borissov est crédité d’une très légère avance sur la liste libérale menée par l’ex-dirigeant centriste Kiril Petkov, d’après les projections de soirée. La crainte d’une instabilité politique perdure.

Le Monde avec AFP

Publié le 03 avril 2023 à 01h49, modifié le 03 avril 2023 à 07h53

Temps de Lecture 2 min.

Dans un bureau de vote, à Bankya, dans la banlieue de Sofia, le 2 avril 2023.

Pour la cinquième fois en deux ans les Bulgares ont été appelés aux urnes, dimanche 2 avril, pour des élections législatives. Et le risque d’une instabilité politique perdure dans ce pays des Balkans, selon des projections publiées dans la soirée par quatre instituts de sondage sur la base de dépouillements partiels.

Le parti conservateur GERB (pour Grazdani za Evropejsko Razvitie na Balgarija – « Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie ») de l’ancien premier ministre Boïko Borissov est crédité d’une très légère avance (de 24 % à 26 %) sur la liste libérale menée par l’ex-dirigeant centriste Kiril Petkov (autour de 23 % à 24 %). Les chiffres officiels ne seront connus que plus tard dans la semaine.

C’est le pire des scénarios, estime Evelina Slavkova, analyste du cabinet d’études Trend : « Plus les résultats sont proches, plus il sera dur de former un gouvernement stable », a-t-elle expliqué sur la chaîne Nova Television.

Loin des espoirs nés de la vague de manifestations anticorruption de l’été 2020, cet Etat de 6,5 millions d’habitants, le plus pauvre de l’Union européenne, s’enfonce dans une coûteuse crise politique sans précédent depuis la fin du communisme en 1990. Depuis la chute de Boïko Borissov après une décennie au pouvoir, les différentes formations n’arrivent pas à bâtir une coalition durable. Un marasme accentué par le conflit en Ukraine dans une société historiquement et culturellement proche de Moscou, qui se déchire sur l’aide à apporter à Kiev.

Une abstention encore élevée

La jeune formation ultranationaliste prorusse Vazrajdane (Renaissance) a profité de ce contexte géopolitique pour poursuivre son ascension : elle a recueilli entre 13 % et 14 % des suffrages, contre 10 % lors du scrutin d’octobre. Elle refuse toute livraison d’armes à Kiev et défend ouvertement l’idéologie du Kremlin, tout comme le Parti socialiste bulgare (entre 9 % et 10 %), héritier du Parti communiste qui dirigeait autrefois le pays.

L’abstention a encore été très élevée dimanche, bien que moindre que lors du précédent scrutin : le taux de participation est estimé à seulement 40 %. Et ceux qui se sont déplacés ont confié être à bout de patience.

« Je fais le vœu d’un gouvernement stable, vous comprenez ? », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Boyan Sapunov, un retraité de 79 ans excédé par la succession de gouvernements intérimaires, tandis que Krassimir Naydenov, un employé de 57 ans, disait « ne plus avoir confiance en personne ».

Pour l’expert Andrey Raytchev, de l’institut Gallup International, « la guerre en Ukraine, l’inflation galopante, la pression des partenaires occidentaux » devraient pousser en théorie les premières forces du pays, toutes deux pro-occidentales, à s’entendre. Mais Lukas Macek, chercheur associé de l’Institut Jacques Delors pour l’Europe centrale et de l’Est, se dit « sceptique quant à une possible issue à moins d’un retrait de Boïko Borissov », jugeant « inquiétante cette spirale d’élections ».

Le risque de nouvelles élections

« On retrouve le même schéma que dans d’autres pays d’Europe centrale : un ancien dirigeant qui s’accroche, alors que les autres partis refusent de s’allier à lui, sans toutefois avoir grand-chose en commun par ailleurs. »

Le Monde Application
La Matinale du Monde
Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer
Télécharger l’application

L’intéressé a mis en garde contre de nouvelles élections. « Ce serait suicidaire, la plupart des gens réclament la fin de l’instabilité », a averti M. Borissov, 63 ans, venu voter en jean.

Celui dont l’image d’homme du peuple a été ternie par des soupçons de corruption avait échoué à former un gouvernement faute d’alliés cet automne, après être arrivé en tête des élections. Son rival et ennemi juré, Kiril Petkov, 42 ans, a, lui, souhaité que la Bulgarie accède enfin à « la vie d’un pays européen normal » et que ses citoyens arrêtent d’émigrer.

Si ce vote n’est pas concluant, les Bulgares devront composer avec un nouveau cabinet intérimaire nommé par le président, Roumen Radev, lui-même farouchement opposé à l’envoi d’armement à l’Ukraine. Même si de fait les usines tournent à plein régime depuis l’invasion russe et exportent indirectement des munitions via des pays tiers.

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.