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Les Danois votent massivement « oui » pour rejoindre la politique de défense européenne

Une large majorité de citoyens du pays scandinave ont mis fin à l'exemption qui le dispensait de contribuer à la politique de défense de l'UE. Un changement de logiciel provoqué par l'invasion russe de l'Ukraine.

La Première ministre social-démocrate, Mette Frederiksen, était à l'initiative du référendum.
La Première ministre social-démocrate, Mette Frederiksen, était à l'initiative du référendum. (Geert Vanden Wijngaert/AP/SIPA)

Par Basile Dekonink

Publié le 1 juin 2022 à 23:12Mis à jour le 2 juin 2022 à 18:21

La fin d'un régime d'exception de presque trente ans. Mercredi, les citoyens du Danemark ont approuvé à une large majorité - presque 67 % - l'abolition d'un mécanisme qui le dispensait de contribuer à la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) de l'Union européenne (UE). Pays fondateur de l'Otan, parmi les plus atlantistes du continent, ce dernier ajoute donc le parapluie des Vingt-Sept à celui des Etats-Unis.

« Ce soir, le Danemark a envoyé un signal important. A nos alliés en Europe, à l'Otan et au [président Vladimir] Poutine. Nous montrons que, quand Poutine envahit un pays libre et menace la stabilité en Europe, nous autres nous nous rassemblons », a déclaré la Première ministre social-démocrate Mette Frederiksen. Mi-mars, celle-ci était parvenue à un accord avec cinq partis de droite et de gauche pour mettre sur pied ce référendum, ainsi que pour augmenter les dépenses de défense de 1,4 % à 2 % du PIB d'ici à 2033.

« Choix historique »

En cause : l'invasion de l'Ukraine par la Russie, dont le Danemark prévoit aussi de réduire drastiquement son approvisionnement en gaz. « La remise en cause de l'exemption de la PSDC est vraiment due à la guerre en Ukraine et cela prouve à quel point l'onde de choc est forte dans l'ensemble des pays européens », constatait ce mercredi dans « Les Echos » Nicole Gnesotto, vice-présidente de l'Institut Jacques-Delors, qui a publié en janvier « L'Europe : changer ou périr » (Taillandier).

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Le Danemark bénéficiait de cette exemption à la suite du rejet massif du traité de Maastricht, en 1992. Copenhague n'avait accepté le traité qu'en 1993, après avoir obtenu une série d'exemptions relatives à la future monnaie européenne, à la coopération judiciaire et policière ainsi qu'à la politique de défense (comme Malte) qui lui permettaient, lui semblait-il, de mieux préserver sa souveraineté nationale.

La guerre en Ukraine a donc bouleversé le logiciel, comme en Suède ou en Finlande, où les politiques de non-alignement militaire n'ont plus lieu d'être, ou en Allemagne, où les dépenses militaires vont être rehaussées de quelque 100 milliards d'euros supplémentaires.

« Je salue le message fort d'engagement envers notre sécurité commune envoyé par le peuple danois », a tweeté la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Elle se dit « convaincue que le Danemark et l'UE tireront profit de cette décision ». « Le peuple du Danemark a fait un choix historique », s'est félicité pour sa part le président du Conseil européen Charles Michel.

Basile Dekonink

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