Non, le sentiment européen ne recule pas "partout en Europe"
LE VRAI DU FAUX - L'eurodéputée France insoumise a déclaré mardi au micro de Sud Radio que "partout en Europe, le sentiment européen recule". Une affirmation démentie par les dernières enquêtes d'opinion.
Le soutien des citoyens en faveur de l'appartenance à l'Union européenne (UE) est "considérable", selon la dernière enquête Eurobaromètre menée par le Parlement européen en 2019 : "Près de six Européens sur dix voient d'un œil favorable l'appartenance de leur pays à l'UE." L'eurodéputée France insoumise, interrogée sur le Brexit, critiquait la déconnexion entre le Parlement européen et les citoyens de l'Union. S'il est vrai que "le sentiment des citoyens que leur voix compte dans l'Union européenne est revenu au niveau d'avant les élections" (49 % des interrogés), ces dernières ont vu la participation progresser dans 20 des 28 pays membres. Par ailleurs, Européennes et Européens considèrent majoritairement que faire partie de l'UE est une "bonne chose" et 52% des répondants de l'Eurobaromètre "sont satisfaits du fonctionnement de la démocratie" dans l'Union.
Les effets du Brexit sur la cohésion européenne
"Toutes les enquêtes suggèrent que les opinions publiques au sein des 27 pays de l'UE sont devenues plus favorables à leur adhésion", précise Thierry Chopin, professeur de science politique à l'université catholique de Lille et auteur d'une étude à paraître sur les effets du Brexit sur la cohésion des 27 pays de l'UE. Le chercheur met en relief trois facteurs qui expliquent la dynamique : "l'incertitude" née de la crise politique britannique, la "crainte des conséquences financières d'une sortie de l'UE" et le fait de devoir négocier en bloc uni "avec un pays qui à terme deviendra un pays tiers".
"La prochaine étape serait de mettre en commun l'exercice de nouvelles prérogatives comme la défense
"
Même au niveau gouvernemental, aucun pays "n'a de majorité europhobe en faveur du rejet du principe même de l'UE, y compris dans les pays les plus eurosceptiques", poursuit-il. Les références à un "exit" par les chefs des partis eurosceptiques ont souvent disparu des discours au fur et à mesure que les négociations du Brexit progressaient.
Lire aussi - Brexit : pour les Britanniques qui voulaient rester dans l'Union européenne, c'est la fin d'un monde
"Tout dépend de la manière dont on définit le sentiment d'appartenance et la communauté", nuance la politiste belge Florence Delmotte dans Le Monde. Elle souligne la définition "plus minimaliste" de cette notion dans l'Eurobaromètre. Pour renforcer le sentiment européen, "la prochaine étape serait de mettre en commun l'exercice de nouvelles prérogatives comme la défense et peut-être, à terme, la question fiscale", estime Thierry Chopin.
Disintegration Reversed : Brexit and the Cohesiveness of the EU 27, de Thierry Chopin et Christian Lequesne, à paraître en 2020 dans la revue britannique Journal of Contemporary European Studies.
Hédon se prend pour une ministre ; La CGT « plantée » sur les JO : les indiscrets du JDD
Chaque semaine, la rédaction du JDD s’immisce dans les coulisses de la vie politique (mais pas que) pour vous partager ses indiscrets. Au menu : Les ministres pressés de faire campagne ; Jamel fait le grand saut ; Hortefeux « out » ; Paris 2024, les marathons en pointe. Sans oublier l’agenda de la semaine.
Discours d'Emmanuel Macron sur l'Europe : les espoirs déçus de Sorbonne 2
CAMPAGNE. En virée dans la Manche ce samedi, Gabriel Attal fait campagne sans le dire, en refusant de lier son sort au résultat des européennes.
Gabriel Attal, sa mission : traduire l’Emmanuel Macron en français
CAMPAGNE. En virée dans la Manche ce samedi, Gabriel Attal fait campagne sans le dire, refusant de lier son sort au résultat des européennes.
François-Xavier Bellamy au JDD : « La GPA doit être interdite à l’échelle mondiale »
ENTRETIEN. L’eurodéputé et tête de liste des Républicains aux élections européennes est à l’initiative d’un des amendements qui ont conduit le Parlement européen à reconnaître la GPA comme une forme de traite des êtres humains.
Jean-Luc Mélenchon : le pouvoir ou le chaos
OBSESSION. Le leader de La France insoumise joue son destin politique dans les semaines qui viennent. Un enjeu qui le rend immaîtrisable. Figure centrale de sa stratégie : Rima Hassan, militante pro-palestinienne en mission pour provoquer la révolte à partir des universités.