L’Europe post-Covid : le rebond

Une certaine idée de l'Union Européenne peut-elle être ravivée à la faveur de la crise économique ?  ©AFP - Kenzo Tribouillard
Une certaine idée de l'Union Européenne peut-elle être ravivée à la faveur de la crise économique ? ©AFP - Kenzo Tribouillard
Une certaine idée de l'Union Européenne peut-elle être ravivée à la faveur de la crise économique ? ©AFP - Kenzo Tribouillard
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Avec des plans de relance qui se succèdent, contrevenant à certaines idéologies qui paraissaient insurmontables il y a encore quelques mois, l'Europe peut-elle connaître une nouvelle jeunesse à la faveur de la crise économique ?

Avec
  • Enrico Letta Président de l’Institut Jacques Delors. Ancien Doyen de l’École des affaires internationales de Sciences Po Paris (PSIA) et ancien Président du Conseil des ministres italiens.
  • François Heisbourg Conseiller spécial à l’ISS (International Institute for Strategic Studies), conseiller spécial du président de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS)
  • Jean Pisani-Ferry Économiste, professeur à Sciences Po, ancien commissaire général de France Stratégie
  • Daniela Schwarzer Membre du directoire de la Fondation Bertelsmann

Dans l’histoire du projet européen depuis 1958, c’est une banalité qui tient lieu d’évidence : l’unification de notre continent n’a progressé qu’au travers des crises. Celle que nous traversons est la première du genre, puisque la pandémie, qui a frappé les 27 états membres à des degrés divers, affaiblit comme jamais nos économies et menace notre modèle social. 

Une voie tracée 

Pire, pendant 4 mois on a vu l’Europe se déliter, chacun se repliant sur ses propres urgences, ses propres souffrances, fermant ses frontières et son marché, rivalisant avec ses voisins pour trouver des masques et des respirateurs. Il n’y eut aucune coordination entre les Etats membres, pas de solidarité non plus ou si peu – les Italiens nous le reprochent amèrement. Face au risque sanitaire, face à la récession, face aux ambitions de la Chine, qui a réussi à faire du coronavirus un outil de propagande et de conquête, la leçon est si sévère, l’impuissance au niveau national tellement évidente que l’Union Européenne n’a d’autre choix que de rebondir. 

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Le virage sur l’aile, spectaculaire, opéré par Madame Merkel sur l’insistance d’Emmanuel Macron ouvre la voie d’une mutualisation des dettes qui fera l’objet d’âpres discussions la semaine prochaine au Conseil des chefs d’état et de gouvernements. Rien n’est gagné, et les prévisions économiques sont sombres. 

Mais la voie est tracée, la Commission affiche une détermination nouvelle de mettre sur pied une Europe de la santé et de mieux protéger nos industries des appétits extérieurs. Donald Trump accélère le retrait américain, Xi Jinping entend combler le vide, l’Europe va-t-elle trouver le ressort et la détermination nécessaires, ou continuera-t-elle d’approfondir ses fractures.

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