Publicité

L'Europe, remède à l'impuissance politique pour Emmanuel Macron

Le chef de l'Etat a donné le ton, lundi soir, de la présidence française de l'Union européenne qui démarre le 1 er  janvier. Inlassable défenseur du projet européen, il la veut puissante, souveraine et y voit la meilleure réponse au « discours d'impuissance » qui se répand dans le pays.

Le président français a débattu, lundi soir à l'Odéon-Théâtre de l'Europe, avec une poignée de jeunes Européens.
Le président français a débattu, lundi soir à l'Odéon-Théâtre de l'Europe, avec une poignée de jeunes Européens. (Thibault Camus/POOL/AFP)

Par Catherine Chatignoux

Publié le 7 déc. 2021 à 10:40Mis à jour le 7 déc. 2021 à 15:49

Emmanuel Macron n'a rien révélé de la feuille de route de la présidence française de l'Union européenne qu'il va devoir assumer à partir du 1er janvier, mais il a décliné, lundi soir, le triptyque choisi, « relance, puissance, appartenance », et donné le ton, offensif, qu'il veut imprimer à ce semestre de grande intensité européenne.

Invité à l'anniversaire des 25 ans de l'Institut Jacques-Delors, le chef de l'Etat a expliqué « la nécessité de relance en réponse à la crise », une relance qui se veut durable, numérique et solidaire. Entouré de jeunes formés par l'Académie Notre Europe de l'Institut Delors, le président de la République a ajouté qu'une puissance assumée est la clé d'« une Europe qui pourra faire ses propres choix, militaires, technologiques, culturels, de valeurs ». Les « vrais sujets », aujourd'hui, « sont de savoir ce que nous voulons devenir par rapport au modèle chinois , au modèle américain » .

Il a aussi reconnu que « le sentiment d'appartenance s'est étiolé » en France comme ailleurs dans l'Union. Partisan « d'assumer cette Europe et de la dire toujours nôtre », il a estimé que « l'Europe est la sortie d'un discours d'impuissance ». ​« Nul ignore le débat public dans notre pays en ce moment », a-t-il poursuivi devant les membres de l'institut réunis à l'Odéon-Théâtre de l'Europe, « quand les choses deviennent difficiles, on dit c'est la faute de l'Europe ».

Publicité

« Bon courage ! »

Il s'est au contraire félicité de la « méthode » utilisée face à l'irruption de la pandémie de Covid-19. « C'est un acquis formidable, on a pu vacciner grâce à l'Europe ! Sans elle, abandonnés aux égoïsmes nationaux, on n'aurait sans doute pas pu vacciner notre population. »

« Soyez nationalistes, vous Hongrois, soyez nationalistes, Polonais ou Français, vous ne seriez pas vaccinés, ou imparfaitement. Peut-être que vous auriez eu vos amis russes pour vous donner le (vaccin) Spoutnik qui n'est toujours pas homologué par l'OMS ? Bon courage !, a-t-il ironisé. Vous n'êtes vaccinés avec les meilleurs vaccins au monde que parce que vous êtes Européens. »

A quelques jours de la conférence de presse qui doit lui permettre de détailler le programme des six mois de présidence française de l'UE, le président s'est félicité que l'Europe soit le seul continent qui non seulement produit le plus de vaccins, mais en exporte la moitié . « On a été efficace et généreux », a-t-il dit, appelant à consolider l'Europe de la santé qui n'existait pas avant la crise.

Maîtrise de son destin

Questionné sur la montée des nationalismes, il la met sur le compte d'un « trouble profond des démocraties occidentales face à un sentiment général de perte des repères ». « Il faut y répondre, a-t-il ajouté, en rendant aux nations et à l'Europe la maîtrise de leur destin », qu'incarne, selon lui, la notion de souveraineté européenne. « L'Europe, c'est celle qui tresse nos cultures nationales et les rend plus fortes par le dialogue, pas celle qui les désagrège. »

Alors que la conférence sur l'avenir de l'Europe doit rendre au mois de mai les premières synthèses des travaux issus de panels citoyens, Emmanuel Macron considère qu'« il faudra continuer d'associer les citoyens à la décision européenne ». Il a aussi acquiescé à la proposition de la nouvelle coalition allemande d'octroyer un droit d'initiative parlementaire au Parlement européen, qui est aujourd'hui l'apanage de la Commission et a redit son intérêt pour de futures listes transnationales pour les élections européennes, qui permettraient aux citoyens « de voter pour des candidats qui ont le même projet européen entre eux ».

Enfin, il a insisté sur la nécessité d'enseigner l'Europe aux écoliers et lycéens car celle-ci est largement méconnue. « Je parle de la véritable histoire, celle des historiens, a ironisé Emmanuel Macron. C'est un travail essentiel et urgent. Car les nationalismes se nourrissent d'un révisionnisme historique alimenté par ceux qui veulent désagréger l'Europe. »

Catherine Chatignoux

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

qfkr8v3-O.jpg

La baisse de la natalité est-elle vraiment un problème ?

Publicité