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L'Union européenne envoie un signal de soutien aux pays de son voisinage oriental

Mercredi se tient la sixième réunion du partenariat oriental de l'UE avec cinq anciennes républiques soviétiques, dans un contexte de fortes tensions avec la Russie. Si l'Union s'engage à hauteur de 2,3 milliards d'euros dans la région, elle ne peut offrir la perspective d'une adhésion aux trois pays qui la souhaitent.

Le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, rencontre Charles Michel, président du Conseil, et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, le 12 octobre 2021.
Le Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, rencontre Charles Michel, président du Conseil, et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, le 12 octobre 2021. (KRAINIAN PRESIDENTIAL PRESS SERVICE / AFP)

Par Karl De Meyer

Publié le 15 déc. 2021 à 07:22

« Les événements qui se déroulent autour de la mer Noire ne restent pas cantonnés à la région, au final ils affecteront l'Union européenne», prévient Tengiz Pkhaladze, chercheur à l'Ecipe, think tank spécialisé dans les questions commerciales, dans une note consacrée au sommet du partenariat oriental qui s'ouvre ce mercredi à Bruxelles dans un contexte de grandes tensions entre l'UE et Moscou.

Cette réunion de très haut niveau, à laquelle participent les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept et de cinq anciennes républiques soviétiques (l'Ukraine, la Moldavie, l'Arménie, la Géorgie et l'Azerbaïdjan), intervient alors que l'UE vient de prononcer des sanctions contre la milice privée russe Wagner .

Elle vise à développer des relations économiques et politiques plus étroites avec ces pays en échange de réformes garantissant l'indépendance de la justice, la liberté de la presse, la lutte contre la corruption.

Plan d'investissement

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Le durcissement de l'environnement géopolitique, alors que la Russie amasse des forces militaires à la frontière ukrainienne et que la Biélorussie se comporte en Etat voyou , a relevé les enjeux. « La situation a évolué de manière assez dramatique depuis 2009, période où on pouvait espérer travailler de manière constructive avec la Russie et où les relations entre les six participants étaient apaisées », note Lukáš Macek, chercheur associé à l'Institut Jacques-Delors.

La Biélorussie a suspendu sa participation à la suite des sanctions prononcées par l'UE contre le régime du dictateur Alexandre Loukachenko après les élections frauduleuses de l'été 2020. L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont été brièvement en guerre, en 2020, autour du territoire du Haut-Karabagh.

Les pays du sud et de l'ouest de l'UE, qui traditionnellement s'intéressaient moins à cette zone que ceux du flanc oriental, sont contraints de lui donner de nouveaux gages . L'UE s'est donc engagée dans un plan d'investissement de 2,3 milliards d'euros dans la région qui vise à soutenir la reprise post-pandémie et accélérer la transformation des pays du partenariat. L'Europe espère que ces financements, par effet multiplicateur, engendreront 17 milliards d'euros d'investissements publics et privés.

Adhésion irréaliste

Lukáš Macek s'en félicite mais souligne que « le partenariat ne devrait pas se limiter à de la coopération technique et financière, il lui faut un volet plus politique, plus stratégique, y compris dans des domaines délicats comme la défense ». Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, a accusé mardi l'Allemagne de l'empêcher d'acquérir des armes défensives.

Qui plus est, il y a une ambiguïté sur la finalité du partenariat. Trois pays (Géorgie, Moldavie, Ukraine), qui ont des accords d'association avec l'UE, ambitionnent d'adhérer à l'Union un jour. Or, en l'état actuel des choses, c'est une perspective irréaliste . « Et sans la carotte de l'adhésion, la dynamique de réforme dans ces pays est évidemment beaucoup moins robuste que dans les pays qui ont cet horizon », selon Lukáš Macek.

L'Union européenne, si elle condamne le régime en place à Minsk, a annoncé le 12 décembre la mobilisation de 30 millions d'euros supplémentaires en faveur des populations biélorusses. Ces fonds soutiendront les médias indépendants, la jeunesse, les milieux académiques et culturels, ainsi que les entrepreneurs en exil.

Karl De Meyer (Bureau de Bruxelles)

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