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« Macron, Scholz et Tusk peuvent former, avec Ursula von der Leyen, l’attelage dont l’Europe a besoin »

Le chercheur Sébastien Maillard fait valoir, dans une tribune au « Monde », que la France, l’Allemagne et la Pologne, qui comptent près de 200 millions de citoyens, doivent se rapprocher pour soutenir l’Ukraine, préparer le futur élargissement de l’Union européenne et répondre aux inquiétudes du monde agricole.

Publié le 24 janvier 2024 à 08h00, modifié le 22 février 2024 à 16h17 Temps de Lecture 3 min.

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Jacques Delors, qui nous a quittés le 27 décembre 2023, disait du couple franco-allemand qu’il était devenu « une liturgie sans la foi ». Il y a tout juste un an, à la Sorbonne, à Paris, le 60anniversaire du traité de l’Elysée donnait lieu à une de ces grand-messes dont la relation entre nos deux pays a besoin pour retrouver un peu du souffle de la réconciliation historique qu’à juste titre elles célèbrent.

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Mais l’élan des débuts n’est jamais revenu, malgré d’émouvantes cérémonies, comme l’hommage du président français Emmanuel Macron à Wolfgang Schäuble (1942-2023) [ancien ministre des finances de l’Allemagne et président du Parlement], lundi 22 janvier, au Bundestag, et un dialogue sans relâche à tous les niveaux. Des accords européens ont pu être conclus, fin 2023, pour réformer les règles d’encadrement budgétaire de l’Union européenne et le marché de l’électricité, objets de tractations laborieuses et tendues entre Paris et Berlin. Mais ils n’ont pas dégagé l’horizon politique bouché de la relation, dans laquelle les sujets de défense restent, parmi d’autres, sources de tension.

Au-delà des dossiers à régler, l’invasion russe de l’Ukraine a fait perdre de sa superbe au duo, à qui les pays baltes et d’Europe centrale reprochent une trop longue complaisance envers le président Vladimir Poutine avant le début de la guerre. Celle-ci a remis la Pologne en selle. Et l’arrivée au pouvoir de Donald Tusk y change désormais la donne. Certes, la cohabitation avec le président Andrzej Duda se révèle aussi rude que redoutée. Le retour à la normale en Pologne s’annonce donc semé d’embûches.

Même s’il est des plus proeuropéens, le nouveau président du conseil des ministres polonais ne sera pas non plus un partenaire facile, comme on le voit actuellement en matière d’asile ou d’échanges agricoles avec l’Ukraine. Mais Varsovie est attendu avec espoir à la table européenne pour peser de manière constructive dans les débats. La voix europhile de Donald Tusk sera nécessaire à un moment où l’Union européenne (UE) est confrontée à des défis géopolitiques d’envergure, menace russe en tête.

Affaire de circonstances

La riposte à la guerre en Ukraine conduit l’UE à changer de nature. D’un projet de paix, l’Europe est appelée à devenir un projet de puissance. Son élargissement s’inscrit dans ce mouvement. Dans une Union à plus de 30 membres, davantage tournée vers l’est, et où la question russe devient une nouvelle raison d’être à la construction européenne, celle-ci a besoin d’un moteur plus fort que celui qui est incarné par le seul tandem franco-allemand, fatigué et privé, depuis le Brexit, de l’apport, ou de l’alternative, du Royaume-Uni.

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