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Nationalisme contre fédéralisme : quand les peuples font une lecture divergente de l’idéal européen

[Hors-série. L’histoire des mythes fondateurs] Après la Seconde Guerre mondiale, certains pays d’Europe ont poursuivi le rêve d’unir le continent et d’établir une réelle souveraineté partagée. Une utopie mise à mal aujourd’hui, mais qui n’a pas été abandonnée.
Par Jean-Pierre Stroobants
Publié le 11/05/2022 à 14h14, mis à jour le 11/05/2022 à 15h51 • Lecture 4 min.
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Emmanuel Macron et le Premier ministre Viktor Orban lors d'une conférence de presse à Budapest le 13 décembre 2021.  • ATTILA KISBENEDEK / AFP

La création de l’Europe communautaire relève-t-elle d’un mythe ? « Plutôt d’une utopie », estime Amandine Crespy, professeure à l’Université libre de Bruxelles. Après 1945, un courant fédéraliste remet en cause les États-nation qui ont causé les guerres. Il propose leur dissolution et entend leur substituer une fédération européenne qui, très tôt, va se heurter notamment à la vision souverainiste du gaullisme, selon laquelle l’État-nation doit, au contraire, être réhabilité.

En 1954, rappelle Amandine Crespy, le traité européen de défense est rejeté. Cette première tentative d’une réelle souveraineté partagée, avec une mise en commun des attributs les plus régaliens (les forces armées) se heurte au veto des gaullistes et des communistes : l’utopie de l’Europe politique laisse la place à une Europe de l’économie et du marché.

Aujourd’hui, à l’évidence, le mythe d’une souveraineté partagée s’est totalement éloigné. Il a cédé face aux dures réalités. « Nous sommes en train de perdre la bataille mondiale des valeurs, nous sommes en train de perdre la nouvelle guerre d’influence, écrivait en 2017 Enrico Letta, alors président de l’Institut Jacques-Delors, dans son livre Faire l’Europe dans un monde de brutes (Fayard). En continuant à nous diviser, nous nous marginalisons et finirons par compter pour rien dans ce monde

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