Présidence du Conseil de l’UE : la Belgique annonce ses ambitions pour le semestre à venir

Alexander De Croo a insisté sur la nécessité de discuter de la réforme du bloc, de stimuler l’innovation et la compétitivité de l’industrie, de protéger les frontières extérieures de l’UE et d’œuvrer pour la paix. [EPA-EFE/ALAA BADARNEH / POOL]

Réformes institutionnelles, compétitivité et protection du mode de vie européen seront au cœur du programme de la présidence belge du Conseil de l’UE durant le premier semestre 2024, ont dévoilé le Premier ministre Alexander De Croo et la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib lors d’un évènement qui s’est tenu vendredi dernier (8 décembre).

La Belgique succèdera à l’Espagne à la tête du Conseil de l’UE à partir de janvier et sera relayée par Budapest en juillet.

Le semestre à venir sera fortement marqué par la transition institutionnelle qui s’annonce pour l’UE, avec la fin du mandat aussi bien de la Commission que du Parlement après les élections européennes de juin.

Environ 150 dossiers juridiques sont encore en suspens et la présidence belge s’efforcera d’en clôturer le plus grand nombre possible avant la fin du mois d’avril, date à laquelle le mandat du Parlement se termine.

« Il y a des attentes que nous devons combler et c’est ce que nous sommes sur le point de faire », a déclaré M. De Croo à la presse.

Il a également évoqué l’avenir de l’UE. La devise de la présidence sera « protéger nos citoyens, renforcer notre économie et préparer notre avenir commun », a-t-il ajouté.

Alexander De Croo a insisté sur la nécessité de discuter de la réforme du bloc, de stimuler l’innovation et la compétitivité de l’industrie, de protéger les frontières extérieures de l’UE et d’œuvrer pour la paix.

La présidence belge du Conseil s’attaquera aux pénuries de médicaments

Les ministres de la Santé de l’UE sont désireux d’accélérer la prise de mesures pour lutter contre les pénuries de médicaments et assurer une autonomie stratégique ouverte en matière de santé — un dossier sur lequel la Belgique devra se pencher à l’approche de sa présidence du Conseil qui débutera en janvier.

Réforme de l’UE

Le Premier ministre belge a déclaré que la présidence « donnerait priorité aux réformes internes qui sont nécessaires pour maintenir une union qui fonctionne et pour être en mesure d’agir de manière décisive dans l’intérêt de nos Européens et de nos réformes ».

« L’UE, ses institutions et son fonctionnement sont-ils adaptés à l’avenir  ? Quel type d’union voulons-nous être en 2029  ? Quelles sont les priorités qui s’imposent à nous  ? Comment nous adapter  ? » a-t-il demandé.

Un « sommet sur l’élargissement » est prévu le 19 avril pour célébrer le 20e anniversaire du « big bang » de l’élargissement de 2004, année au cours de laquelle dix nouveaux pays — Chypre, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie et la République tchèque — ont rejoint l’UE, a annoncé Mme Lahbib.

M. De Croo a déclaré que « nous devrons réformer l’union, ses stratégies politiques, ses budgets, ses institutions, dans la perspective d’un éventuel élargissement futur » de l’UE vers l’est, et vers le sud-est avec les Balkans occidentaux.

Il a toutefois insisté sur le fait que la discussion ne porterait pas sur le vote à l’unanimité et l’extension de l’utilisation du vote à la majorité qualifiée, même si la Belgique soutient cette initiative. Il n’a pas non plus été question de la future composition du collège des commissaires.

« Je pense qu’il existe des mesures moins conflictuelles qui permettent de faire des progrès. Pour nous, il s’agit de savoir comment nous pouvons avoir une UE qui décide plus rapidement et qui garde son unité. »

La présidence belge du Conseil de l’UE devra se concentrer sur le Green Deal et les droits LGBTQ+, selon une ministre belge

Lors de sa présidence du Conseil de l’UE, la Belgique devra mettre l’accent sur les travaux autour du Pacte vert pour l’Europe (Green Deal) et la protection des droits des LGBTIQ+, a déclaré la ministre belge de la Fonction publique Petra De Sutter lors d’un entretien accordé à Euractiv.

Une UE plus globale

« Nous sommes confrontés à une guerre effroyable sur le continent européen, et à une guerre effroyable au Moyen-Orient. […] Nous savons que nous avons une responsabilité à jouer », a déclaré Alexander De Croo, sans donner plus de détails.

Concernant Israël et la Palestine, Hadja Lahbib a déclaré que la Belgique « est prête à accueillir toute initiative visant à renforcer le dialogue ».

En ce qui concerne les relations extérieures de l’UE, M. De Croo a affirmé que la « protection » des frontières de l’UE était également une priorité pour protéger les Européens, et qu’il espérait conclure l’accord sur le pacte sur l’asile et les migrations avant la fin de l’année 2023.

Dans le même ordre d’idées, « préserver l’unité de l’Europe dans sa protection et dans son soutien à l’Ukraine » jouera également un rôle, selon M. De Croo, qui a ajouté que l’UE « continuera » à aider l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie, tant par le biais d’un soutien militaire que d’un soutien financier.

En parlant de l’état instable de l’économie, il a déclaré que « nous devons d’urgence renforcer la compétitivité de l’UE sur la scène internationale », tout en assurant parallèlement la transition verte, numérique et juste.

La Belgique « travaillera avec la Commission pour faire de l’agenda vert un agenda de croissance », a-t-il souligné lorsqu’on lui a demandé comment il voyait l’avenir du Pacte vert pour l’Europe (Green Deal).

Mme Lahbib a également indiqué qu’une « attention particulière » serait accordée aux rapports commandés à l’économiste et ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, sur l’état de la compétitivité de l’UE, et au président de l’Institut Jacques Delors, Enrico Letta, sur l’avenir du marché commun.

En outre, elle a ajouté que la base industrielle européenne de défense et de technologie devrait être « consolidée ».

Présidence belge de l'UE : Alexander De Croo veut parvenir à la signature du pacte européen sur la migration

Les règles en matière d’immigration ne sont satisfaisantes ni pour les migrants, livrés aux mains des trafiquants, ni pour les pays d’accueil, confrontés à des afflux importants, a expliqué le Premier ministre belge, qui souhaite que le pacte sur la migration soit conclu sous la présidence belge du Conseil de l’UE.

[Édité par Anne-Sophie Gayet]

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