EXCLUSIF. Présidentielle : le programme européen des candidats passé au crible
LES CLÉS DE L’ÉLYSÉE - Un jury d’experts, rassemblé par six associations et think tanks européens, a évalué les programmes dans ce domaine de huit prétendants à l’Élysée.
Le vainqueur du match n’est pas très surprenant tant il a fait de l’Europe l’alpha et l’oméga de sa campagne de 2017 et de son quinquennat. La note de chaque candidat a été calculée par six associations et think tanks européens réunis dans l’Agence EEE* – à l’initiative et sous la coordination d’Europanova – en fonction de quatre critères : la gouvernance, l’économie et la finance, la politique sociale et les ambitions environnementales. Emmanuel Macron ne parvient toutefois pas à faire oublier ses difficultés à réformer le pays. Comme si, pour être moteur en Europe, il fallait être fort économiquement. « La trajectoire de finances publiques et la dynamique de réformes françaises obèrent le consensus à créer sur les initiatives portées », écrivent les jurés.
Guère surprenante non plus, la deuxième place de Yannick Jadot. Bon élève au Parlement européen, le candidat des Verts « a travaillé » son programme, notent les experts, qui lui donnent une moyenne de 16 sur 20 sur les questions de gouvernance, d’écologie et de société et 12 sur 20 sur les thématiques économiques et financières. Le jury signale son ambition « fédérale », tout en admettant qu’il n’est pas nécessaire d’intégrer à ce point l’UE pour relever le niveau d’ambition dans la lutte contre le changement climatique.
L'évaluation complète :
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Anne Hidalgo, dont les convictions européennes sont réelles, doit sa troisième place à son manque de préparation sur les objectifs. Selon le jury, son programme « est à la fois peu étoffé, peu articulé et souvent peu informé » et qu’au total « il est insuffisamment crédible pour être bien accueilli par les partenaires de la France ».
Avec 11,5 sur 20 pour Valérie Pécresse, les jurés n’ont pas apprécié « certaines déclarations eurosceptiques, populistes, malhonnêtes et malavisées de la candidate LR, qui cachent un programme européen pourtant sérieux, raisonnable et constructif ». Les experts rencontrent sur les quatre thèmes d’étude des « contradictions » qui tiennent compte, selon eux, des gages donnés par la candidate à l’aile souverainiste de son camp.
Fabien Roussel échappe aux très mauvaises notes grâce à sa volonté, « malgré tout », de rester dans l’Union européenne. L’agence EEE est intéressée par son idée d’un serpent fiscal européen, mais souligne l’irréalisme de ses propositions visant à s’affranchir des règles budgétaires.
La politique « de la chaise vide » de Mélenchon
Avec 6,5 sur 20, Jean-Luc Mélenchon fait légèrement mieux que Marine Le Pen (5 sur 20) mais c’est sa politique « de la chaise vide » qui est dénoncée par les jurés. Si ces derniers ne désavouent pas ses ambitions environnementales louables, ils semblent condamner sa méthode revendiquée de s’affranchir des traités, autrement dit de sortir de l’UE sans le faire vraiment.
"Le programme européen de Marine Le Pen n’est pas différent de celui de Zemmour, bien qu’il soit exprimé souvent en des termes plus policés
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La candidate du RN « reste dans l’idée souverainiste de la supériorité de l’État nation sur l’Europe », notent les jurés. « Son programme européen n’est pas différent de celui de Zemmour, bien qu’il soit exprimé souvent en des termes plus policés », ajoutent-ils en reconnaissant que celui-ci a été mieux travaillé qu’en 2017.
On se demande enfin où les experts sont allés chercher les 2 points d’Éric Zemmour tant leur constat est accablant. Ils évoquent « un programme européen particulièrement désinvolte et ultra-nationaliste caractérisé par une volonté d’obstruction généralisée à la dynamique communautaire ».
* EuropaNova, Institut Jacques Delors-Notre Europe, Confrontations Europe, Europartenaires, Maison de l’Europe à Paris, Mouvement Européen France.
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