
LETTRE DE BRUXELLES
Les hommes politiques accèdent rarement à la béatification. En France, depuis Saint Louis, aucun n’a eu droit à tel honneur. Robert Schuman, l’un des pères fondateurs de l’Europe, vient pourtant de faire un pas dans cette direction. Le 19 juin, le pape François a promulgué un décret lui reconnaissant « les vertus héroïques du serf de Dieu ».
Voilà donc l’homme d’Etat français – plusieurs fois député sous la IIIe République, ministre et président du Conseil sous la IVe – élevé au rang de « vénérable ». Même s’il est peu probable qu’il accède un jour au statut de « bienheureux » de l’Eglise catholique ou de « saint » – pour cela, il faut avoir fait des miracles –, Robert Schuman vient à sa manière d’entrer une nouvelle fois dans l’histoire.
L’Eglise salue bien sûr sa foi et son mode de vie pieux : resté célibataire toute sa vie, cet homme, qui avait hésité à devenir prêtre, allait à la messe tous les jours, y compris quand il était ministre, et vivait de manière on ne peut plus frugale.
Une incarnation du pardon
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