Avec quel gaz l’Europe se chauffera-t-elle cet hiver ? Avec du combustible russe qui finance l’invasion de l’Ukraine et dont le flux peut être coupé du jour au lendemain ? Avec du gaz liquéfié américain, payé à prix d’or et issu d’une fracturation hydraulique particulièrement polluante ? Avec du gaz qatari, azéri ou algérien qui consolide des gouvernements autoritaires ? Depuis l’entrée des soldats russes en Ukraine le 24 février, la dépendance européenne aux énergies fossiles russes préoccupe. Les tuyaux qui traversent le continent d’est en ouest offrent à Poutine un instrument de pression idéal, à la fois puissant et lucratif. Pour y échapper, l’Union européenne a d’abord tourné le dos au charbon venu de Russie, avant de sanctionner le pétrole. Reste le plus dur à accomplir : se couper du gaz.
Avant le début du conflit, plus de 40 % du co