L’Europe est-elle condamnée à l’effacement, à l’écrasement, entre la Chine et les Etats-Unis ? Enrico Letta estime que l’Europe est à un point de bascule, il propose des solutions et des idées nouvelles pour l’Europe.
- Enrico Letta, président de l’Institut Jacques Delors. Ancien Doyen de l’École des affaires internationales de Sciences Po Paris (PSIA) et ancien Président du Conseil des ministres italiens.
"On se bat pour le drapeau européen plus à l'extérieur de l'Europe qu'on ne le fait à l'intérieur de l'Europe", affirme Enrico Letta, ancien chef du gouvernement italien et président de l’Institut Jacques Delors, après les élections législatives en Géorgie. Les résultats sont contestés.
Des dizaines de milliers de Géorgiens ont manifesté lundi à Tbilissi avec l'opposition pro-européenne pour dénoncer le résultat de législatives "volées" selon eux par le parti au pouvoir qu'ils accusent d'orienter le pays vers Moscou, et dont Bruxelles et Washington ont critiqué le déroulement. "Chez nous, on donne pour acquises beaucoup de conquêtes qui en réalité ne le sont pas du tout", poursuit Enrico Letta, qui publie "Des idées nouvelles pour l’Europe".
Quel avenir pour l'Europe ?
Selon lui, le risque pour l'Europe est de devenir une colonie des États-Unis et de la Chine : "C’est ce qui est en train de se passer si on ne change pas, si on ne s’intègre pas dans les domaines clef de l’innovation, des marchés financiers, de l’énergie et des télécommunications."
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"On est 27 et chaque pays a son marché financier propre, on a la même monnaie. Quelle est la conséquence de tout ça ? Tout est train de devenir américain. 300 milliards d’euros d’épargne s’en vont aux États-Unis et renforcent les entreprises américaines. Et ils reviennent en Europe acheter nos entreprises avec notre argent." Il regrette cette division qui règne, selon lui, entre les pays européens.
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