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Économie

Tractations européennes pour de nouvelles sanctions contre la Russie

Les 27 tentent de trouver un accord sur de nouvelles sanctions à l'encontre de la Russie, alors que s'ouvre un sommet européen ce lundi 30 mai à Bruxelles.

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Le président ukrainien renforcera sa pression sur les 27 pour que ces derniers "tuent" les exportations russes.

VIACHESLAV RATYNSKYI

Les représentants des Vingt-Sept examinaient dimanche 29 mai une solution pour tenter de lever le blocage sur leur sixième paquet de sanctions contre Moscou, qui achoppe sur un projet d'embargo progressif sur le pétrole russe, afin de ne pas parasiter le sommet européen lundi 30 mai à Bruxelles.

"Caillou dans la chaussure", "éléphant dans la pièce": les Européens redoutent que l'absence d'accord sur ces nouvelles sanctions ne jette une ombre sur la réunion de deux jours des chefs d'Etat et de gouvernement en début de semaine.

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D'autant plus que le président ukrainien Volodymir Zelensky doit intervenir au début du sommet par visioconférence et que Kiev met la pression sur les Occidentaux pour "tuer les exportations russes" après trois mois d'offensive.

Cette nouvelle salve de sanctions est bloquée par la Hongrie, pays enclavé sans accès à la mer, et qui dépend pour 65% de sa consommation du pétrole acheminé de Russie par l'oléoduc Droujba. Les sanctions de l'UE requièrent l'unanimité des Vingt-Sept.

Tensions avec Budapest

Budapest a rejeté la proposition d'une dérogation de deux années qui lui a été offerte, et a réclamé au moins quatre ans et près de 800 millions d'euros en financements européens pour adapter ses raffineries. Dans un contexte où le plan de relance post-Covid de Budapest reste bloqué par Bruxelles en raison de manquements à l'Etat de droit en Hongrie, il paraîtrait difficile de lui accorder des fonds européens.

La Slovaquie et la République tchèque, également approvisionnées par l'oléoduc Droujba, ont accepté quant à elles des dérogations respectives de deux ans et un an et demi, selon des sources diplomatiques.

Proposition de la présidence française

La solution examinée consisterait à exclure Droujba de l'embargo pour limiter les sanctions aux seuls approvisionnements de pétrole par bateau, selon des sources européennes. Les approvisionnements de pétrole russe à l'UE sont acheminés pour deux-tiers par tankers et pour un tiers par l'oléoduc Droujba.

Cette proposition, à l'initiative de la présidence française de l'UE et du Conseil européen  permettrait d'aller de l'avant pour adopter le nouveau paquet en discussion depuis début mai. Les nouvelles mesures prévoieraient donc un embargo pétrolier visant les livraisons par mer, dans les six mois pour le pétrole brut et d'ici la fin de l'année pour les produits pétroliers.

Le paquet de sanctions propose également l'exclusion de la plus importante banque russe, Sberkank (37% du marché), et de deux autres établissements bancaires du système financier international Swift, ainsi qu'un élargissement de la liste noire de l'UE à une soixantaine de personnalités.

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Une autre option envisagée serait de reporter l'adoption de tout le paquet de sanctions le temps de trouver une solution pour l'approvisionnement en pétrole de la Hongrie, selon les mêmes sources. Ce report pourrait être de quelques semaines, selon ces sources européennes.

Oléoducs préservés

"Un embargo limité qui exclurait les oléoducs sera beaucoup moins douloureux pour la Russie de Poutine, car trouver de nouveaux clients approvisionnés par tankers est beaucoup moins difficile", remarque Thomas Pellerin-Carlin de l'Institut Jacques Delors.

Pour l'UE, qui cherche à tarir le financement de l'effort de guerre du Kremlin, la facture des importations de pétrole russe (80 milliards d'euros) a été quatre fois plus importante que celle de gaz en 2021.

Les solutions présentées dimanche aux ambassadeurs des pays membres de l'UE devront encore avoir l'aval de leurs dirigeants, avec l'espoir de dégager un accord d'ici le début du sommet qui doit s'ouvrir lundi à 16H00.

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