[FR] Industrie en panne : les cleantech comme moteur ?

En France, les discussions relatives à la nationalisation de l’aciériste ArcelorMittal l’attestent, la conduite de la politique industrielle est aujourd’hui en passe de devenir un projet de société à part entière. Présentée hier comme simple projet politique, ambitionnant de répondre à deux décennies de désindustrialisation profonde, elle reposait alors sur un triptyque: redémarrage, décarbonation et relocalisation de la production industrielle. Aujourd’hui pris en étaux entre une concurrence internationale
toujours plus féroce et des prix de l’énergie structurellement élevés, le verdissement de la politique industrielle représente une opportunité aussi bien unique que salvatrice. C’est précisément l’ambition de France 2030, outil central lancé en octobre 2021 pour repositionner la France dans la course aux technologies propres de demain (cleantech).
Le programme repose sur un choix stratégique clair: investir massivement dans les technologies propres jugées indispensables afin de se sevrer de notre dépendance aux énergies fossiles importées et par là même garantir notre sécurité énergétique, en plus de renforcer notre compétitivité tout en concourant activement à l’objectif climatique de décarbonation. Désormais arrivé à mi-parcours, l’heure est à son bilan. Il en ressort que la réussite de la politique industrielle française passera par sa capacité à assumer une stratégie plus sélective au niveau national. Elle devra être couplée avec une plus grande intégration avec l’échelon européen, à même de fournir ces financements supplémentaires nécessaires, là où la France, contrainte par ces difficultés budgétaires, ne dispose plus des marges de manoeuvre suffisantes pour mener à bien son ambition. Que ce soit par conviction ou par pragmatisme, la France doit désormais changer à la fois de méthode et d’échelle.




