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24/09/19

Pour aider à lutter contre le changement climatique, nous soutenons l’augmentation du budget de recherche et d’innovation d’Horizon Europe

Nous sommes ravis que la Commission européenne réunisse cette semaine à Bruxelles autant d’acteurs différents afin de contribuer à façonner l’avenir de la politique en matière de recherche et d’innovation (R&I). En tant qu’organisations représentant des intérêts et des perspectives divers à travers l’Europe, nous comprenons chacune, à notre manière, à quel point la recherche et l’innovation sont bénéfiques tant pour notre climat que pour notre économie.

Lors de son audition parlementaire, la présidente élue de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté sa vision d’une Europe qui, d’ici 2050, serait le premier continent climatiquement neutre au monde. Elle a déclaré que l’un des moyens d’y parvenir consistait à investir « des montants records dans la recherche et l’innovation de pointe ».

Nous partageons l’avis de la présidente élue et nous la soutenons dans cet effort crucial, tant dans les dernières semaines de la Commission actuelle que dans les années à venir. Après tout, nous devons investir aujourd’hui pour garantir l’avenir que nous souhaitons pour nos enfants et nos petits-enfants.

Afin d’aider les chercheurs, les innovateurs et les entrepreneurs à générer de nouvelles idées, à développer des technologies de pointe et à créer de nouveaux modèles commerciaux, nous appelons l’Union européenne à augmenter le financement de la R&I dans le budget Horizon Europe à au moins 120 milliards d’euros, et à veiller à ce qu’une part importante du budget soit consacrée à mettre l’Europe sur la voie de la réalisation des objectifs de l’accord de Paris.

Ce n’est qu’en augmentant les investissements dans la recherche et l’innovation que l’Europe pourra atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, créer des emplois de qualité et renforcer la puissance économique et l’influence du continent dans le monde.

Nous appelons également la Commission européenne à stimuler les programmes « du laboratoire au marché » qui peuvent aider les entreprises européennes à commercialiser rapidement leurs technologies propres, et à faire de la R&I une partie intégrante du Pacte vert européen.

Ce n’est qu’en concevant des programmes publics qui tirent parti des investissements du secteur privé que l’Europe pourra s’imposer comme le premier exportateur mondial de technologies, de connaissances et de bonnes pratiques.

Voici deux exemples illustrant comment un financement accru de la R&I nous aide à lutter contre le changement climatique tout en développant notre économie :

  • Pour atteindre l’objectif de neutralité climatique et respecter les objectifs de l’accord de Paris, nous avons besoin à la fois de déploiement et d’innovation. Nous disposons de nombreuses solutions nécessaires pour construire l’avenir de l’énergie propre en Europe, notamment les énergies renouvelables, le stockage de l’énergie, l’efficacité énergétique, les véhicules zéro émission et l’économie circulaire, pour n’en citer que quelques-unes. Toutefois, afin de déployer les solutions les plus avancées à travers l’Europe et dans le monde entier à la vitesse nécessaire pour prévenir les conséquences les plus graves du changement climatique, nous avons besoin dès maintenant d’investissements supplémentaires dans la R&I. Garantir des niveaux de financement adéquats pour la R&I est l’un des outils les plus efficaces et les plus rentables dont dispose l’UE pour soutenir la création des solutions et technologies révolutionnaires nécessaires pour atteindre la neutralité climatique.
  • Un financement accru de la R&I renforce la compétitivité économique de l’Europe, en particulier pour les PME. L’Europe est à la traîne par rapport à ses concurrents mondiaux en termes de dépenses de recherche et développement en pourcentage du PIB. En 2016, l’UE a consacré environ 2 % de son PIB à la R&D. C’est environ 35 % de moins que le Japon, 26 % de moins que les États-Unis et près de 4 % de moins que la Chine. En augmentant le financement de la R&I, nous renforçons la compétitivité et la productivité économiques de l’Europe, nous créons de nouveaux marchés, de nouvelles industries et de nouveaux emplois, et nous aidons les PME et d’autres acteurs à transposer les nouvelles idées issues des universités, des laboratoires et des salles de réunion sur les marchés commerciaux mondiaux. Entre 2021 et 2027, chaque euro investi dans Horizon Europe pourrait générer un rendement de 10 à 11 euros de gain de PIB.

Les entreprises, les gouvernements et les citoyens européens ont déjà rendu notre économie plus prospère tout en la rendant plus durable sur le plan environnemental. Mais pour atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, nous avons encore un long chemin à parcourir. Nos organisations, qui regroupent 300 entreprises et organisations à but non lucratif et 290 instituts de recherche dans plus de 30 pays, sont prêtes à aider l’Europe à relever ce défi.

Nous sommes impatients de travailler avec la Commission européenne à l’élaboration d’un programme Horizon Europe bien conçu et entièrement financé, capable de soutenir le Pacte vert pour l’Europe et de mettre l’Europe sur la voie de la neutralité climatique. Nous sommes prêts à discuter de nos positions avec vous et d’autres parties prenantes à tout moment.

Cordialement

  • Pascal Lamy, président émérite de l’Institut Jacques Delors
  • Geneviève Pons, directrice du bureau bruxellois de l’Institut Jacques Delors
  • Adel El Gammal, secrétaire général de l’EERA
  • Peter Sweatman, PDG de Climate Strategy and Partners
  • Paola Mazzucchelli, secrétaire générale de l’EUREC
  • William Todts, directeur exécutif de Transport & Environment
  • Rémi Gruet, PDG d’Ocean Energy
  • Thomas Nowak, secrétaire général de l’EHPA
  • Philippe Dumas, secrétaire général de l’EGEC
  • Eliot Whittington, directeur de CLG Europe