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30/05/22

[EN] Unis dans la diversité? Réponses nationales à la crise énergétique européenne

Le 24 février 2022, Vladimir Poutine a envahi l’Ukraine pour la deuxième fois en huit ans. Une fois de plus, il a violé le traité international ratifié par son prédécesseur en 1994, qui engageait la Fédération de Russie à « respecter l’indépendance, la souveraineté et les frontières existantes de l’Ukraine ». Alors que la guerre en Ukraine se poursuit, l’énergie russe est devenue un enjeu majeur pour au moins trois raisons.

Premièrement, les exportations énergétiques russes constituent la principale source de financement de Poutine. En 2021, les recettes provenant des combustibles fossiles russes représentaient la moitié du budget fédéral russe. En 2022, avec des prix élevés du pétrole et du gaz et toujours aucun embargo en vue, la Russie pourrait tirer jusqu’à 250 milliards d’euros de recettes de ses exportations de pétrole et de gaz vers l’Union européenne (UE), soit quatre fois plus que son budget militaire. Les exportations de pétrole et de gaz restent le principal pilier de l’économie russe. C’est pourquoi l’UE tente de cibler les exportations russes de combustibles fossiles par des sanctions économiques afin de mettre un frein à cette source cruciale de financement des efforts militaires de la Russie.

Deuxièmement, Vladimir Poutine utilise les approvisionnements énergétiques comme une arme géopolitique pour limiter la liberté d’action des différents États membres de l’UE et semer la discorde au sein de l’UE. À ce jour, la Russie a imposé des embargos de facto à trois États membres de l’UE (sur les exportations de gaz russe vers la Pologne, la Bulgarie et la Finlande), tandis que ses exigences de paiement du gaz en roubles génèrent des dissensions entre les États membres.
Troisièmement, la guerre menée par Poutine contre l’Ukraine intensifie la crise des prix de l’énergie que l’Union européenne traverse depuis l’été 2021. Cela entraîne un ralentissement de la croissance économique, une hausse de l’inflation et une baisse du pouvoir d’achat des Européens.

Dans ce contexte, une série de mesures nationales en matière de politique énergétique ont été introduites pour lutter contre les prix élevés de l’énergie, avant et après la deuxième invasion de l’Ukraine par Poutine. Le présent document conjoint vise à fournir une brève analyse des réponses nationales, à la lumière du plan REPowerEU de la Commission, afin d’éclairer le débat au sein de l’UE sur la recherche d’une issue européenne à la crise qui soit durable sur les plans politique, économique, social et environnemental. À cette fin, cinq groupes de réflexion européens basés en Belgique (Bruegel), en République tchèque (AMO), en France (Institut Jacques Delors), en Italie (ECCO) et en Espagne (EsadeEcPol), ont uni leurs forces pour produire cette note d’information, qui comprend des études de cas nationales dans six États membres (République tchèque, France, Italie, Allemagne, Espagne, Suède) qui représentent ensemble les deux tiers de la population, du PIB et de la consommation d’énergie de l’UE. Ce document d’information se termine par des recommandations politiques visant à éclairer le débat du Conseil européen des 30 et 31 mai 2022, ainsi que les décisions européennes et nationales à venir.