L’intelligence artificielle (IA) est appelée à devenir une technologie polyvalente, dont les effets seront perceptibles dans de nombreux secteurs : de la santé à l’éducation en passant par les dispositifs de défense. Si une IA capable de prendre l’ensemble des décisions humaines n’existe pour le moment que dans des œuvres fictionnelles, les technologies permettant d’effectuer des tâches complexes, plus rapidement et dans des domaines de plus en plus spécialisés existent déjà. Il n’en demeure pas moins que l’intégration de l’IA dans la société pourrait avoir des répercussions sur les modèles économiques, sociaux et politiques, aux effets encore incertains : quelles préoccupations devons-nous avoir en matière de sécurité, de transparence et de responsabilité, y compris celles liées à une mauvaise prise de décision ? Quelles sont les bouleversements à attendre sur le marché de l’emploi ? Quelles utilisations malveillantes de l’IA (par exemple dans les conflits armés et les cyber-conflits) pouvons-nous craindre ?

Dans ce contexte, certains, à l’instar du rapport Villani, appellent à répondre à ces questions en proposant un plan d’action d’échelle européenne pour le développement de l’IA, afin de répondre aux stratégies ambitieuses d’ores et déjà mises en place dans ce domaine par la Chine et les Etats-Unis. A ce titre, la Commission a défini les trois piliers de cette stratégie : 1) promouvoir le développement et les innovations technologiques en en encourageant l’adoption par les acteurs publics et privés ; 2) prévenir les changements socio-économiques apportés par l’IA ; et 3) assurer un cadre éthique et juridique approprié. Ces réponses sont-elles appropriées aux défis que l’IA semble poser aujourd’hui ?

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