Epargne et investissement européens : vers de nouveaux instruments communs ?

🎯 L’Europe n’a pas un problème d’épargne — elle a un problème d’allocation.
L’Europe dispose d’une épargne très abondante (≈ 35 000 milliards €), mais elle reste sous-investie dans notre économie réelle. Une partie part financer l’innovation ailleurs (notamment aux États-Unis), et lorsqu’elle revient en Europe, c’est souvent via des acteurs de gestion américains. L’enjeu de la Savings & Investment Union est donc de réorienter cette épargne vers nos entreprises, nos infrastructures et nos transitions plutôt que de financer la croissance des autres.

🧭 Une « cinquième liberté » pour soutenir innovation, compétences et immatériel.
Comme l’a rappelé Enrico Letta, il faut compléter le marché intérieur en ajoutant une liberté de circulation des savoirs, des compétences et de l’innovation. Aujourd’hui, la fragmentation juridique et prudentielle freine la prise de risque, l’industrialisation et la montée en gamme technologique. Créer des outils d’investissement européens simples et communs (ex : un PEA/ISA européen) permettrait de relier l’épargne des ménages aux besoins d’investissement long terme — notamment dans le climat et le numérique.

🤝 Pour avancer, priorité à la simplification et à la coalition d’acteurs.
Le sujet n’est pas de produire de nouvelles réglementations, mais de rendre cohérent, lisible et unifié ce qui existe déjà : supervision financière, chambres de compensation, titrisation, règles d’insolvabilité. Et surtout, comme l’ont souligné Fabrizio Pagani et Bertrand Dumont, les gouvernements ne peuvent pas le faire seuls : il faut une mobilisation coordonnée des places financières, des entreprises, des investisseurs et des institutions européennes.

Pour lire la note : https://institutdelors.eu/publications/investissez-dabord-en-europe/