Financement européen de la transition: la stratégie industrielle du marché unique menacée par le repli national des Etats membres (Andreas Eisl, Institut Jacques Delors)

Le think tank I4CE a publié ce 5 avril une première estimation du coût de l’adaptation au changement climatique. De quoi alimenter les décisions politiques indispensables avant de pouvoir analyser plus finement les dépenses à venir.

Après un premier plan de 20 milliards d’euros pour décarboner les PME déployés entre 2020 et 2024, BPIfrance va allouer une deuxième enveloppe de 35 milliards d'euros, courant jusqu’à 2028. Une accélération, avec de nouveaux dispositifs, lancée dans un contexte tendu.

Faute de majorité au Conseil, l'accord obtenu en trilogue en novembre dernier n'a pas pu être validé par les États membres. L'Union européenne se voit ainsi privée d'une réglementation qui devait être sa feuille de route pour répondre à l'accord Kunming-Montréal.

Au lendemain de l'adoption du règlement d'interdiction des produits issus du travail forcé, les députés réunis en plénière ont voté le projet de directive CSDDD (Corporate sustainability due diligence directive). De quoi ouvrir la voie à sa mise en œuvre concrète de ces deux réglementations complémentaires. Une « victoire » mais « au goût amer » pour les rapporteures de ces deux textes, faisant référence à leur ambition revue à la baisse. 

Plat de résistance du Conseil, l’approfondissement du marché unique qui permettrait à la fois de financer le Pacte Vert mais aussi de développer une politique industrielle compétitive et d’assurer une "transition juste", sera un des éléments clés du futur "Agenda stratégique 2024-2029", dont les contours seront précisés en juin prochain. 
 

Salaire minimum, égalité professionnelle, lutte contre le travail forcé, travailleurs des plateformes... Organisée les 15 et 16 avril par la présidence belge de l'UE, la Conférence de haut niveau sur le socle européen des droits sociaux pose les jalons de ce que pourrait être le mandat en matière sociale de la prochaine Commission, dont l’application reste cependant tributaire du résultat des élections du 9 juin prochain et de l’accord entre les co-législateurs sur les priorités des cinq années à avenir. 

La disponibilité de matières premières critiques, en particulier d’iridium, pourrait-elle remettre en cause les objectifs à terme de la France en matière de production d’hydrogène décarboné ? C’est la question que se posent de plus en plus l’Etat français et les industriels, qui se mettent en ordre de bataille pour trouver des réponses technologiques à cet enjeu plus que jamais stratégique.

Le Canada, pays particulièrement propice au développement de la production d’hydrogène vert, renforce actuellement son offensive en la matière, tout en cherchant à attirer les industriels sur son territoire. Décryptage.

La stratégie européenne en matière d’hydrogène vert d’ici à 2030 s’appuie largement sur les importations. Des objectifs toutefois “incertains”, selon l’ONG Transport & Environnement, au regard de la situation dans les pays exportateurs, mais également face aux besoins réels de l’Europe.