Après le référendum

L’issue du référendum sur la ratification du traité constitutionnel européen est devenue incertaine ce qui donne indiscutablement du piment et de la densité au débat politique interne à la France. Il charrie plus que jamais une grande diversité d’enjeux : enjeux de politique intérieure, clarification de la vision européenne des français et opportunité de la ratification du texte proposé selon ses mérites propres. C’est faire preuve de beaucoup de naïveté que de dénier toute légitimité à celles de ces questions ni ne portent pas directement sur la réponse par oui ou par non à la question posée : il s’agit après tout de l’avenir de la construction politique de l’Europe, de la vision qu’en ont les français et de la façon dont ils entendent voir maintenue l’influence de la France dans le monde. Si la réponse finale sera nécessairement d’une simplicité brutale (oui, non ou nul), ce qui la déterminera met légitimement en jeu tous les niveaux du débat en cours.
S’il est inévitable, et probablement sain, que la France s’interroge sur son choix européen, il est une illusion dont il faut se garder : celle de penser que le reste de l’Europe attend, le souffle coupé et toutes affaires cessantes, que la France ait fait son choix pour reprendre alors les choses là où notre pays les avaient laissées et dans les conditions qui lui conviendront. Plusieurs des arguments invoqués explicitement ou tacitement dans la campagne donnent à penser que cette illusion est présente dans beaucoup d’esprits.