Décryptage
Aux sources de l’euroscepticisme italien, la remise en cause des archaïsmes de l’économie
L’Italie est devenue l’un des pays les plus eurosceptiques de l’Union européenne : à l’automne 2017, 52% des Italiens affirmaient ne pas avoir confiance en l’UE, alors que le pays était traditionnellement pro-européen. Pourquoi ?
Beda Romano, correspondant à Bruxelles pour Il Sore/24 Ore, analyse ce changement, en expliquant qu’il s’agit là du reflet d’un pays qui n’a pas réussi à se moderniser tel que l’exigeait son appartenance à l’Union économique et monétaire. Les règles liées à l’introduction de l’euro ont été perçues par les Italiens comme un carcan et une remise en cause de l’ordre social du pays. Par ailleurs, l’Italie ne s’est pas sentie soutenue par les autres pays européens face à la crise des réfugiés. L’euroscepticisme serait alors la conséquence d’un sentiment partagé des citoyens italiens considérant que l’appartenance à la zone euro leur a fait perdre des acquis et bénéfices sociaux.