Policy Paper 257
Agir en temps de COVID-19
pour une mobilité propre
Par Emilie Magdalinski, chercheuse, Marie Delair, assistante de recherche & Thomas Pellerin-Carlin, Directeur, Jacques Delors Energy Centre, Paris.
Pour rendre notre mobilité plus propre, l’UE doit agir sur trois outils politiques existants : les plans de relance, les aides d’État et la règlementation européenne. Cliquez pour tweeter
La pandémie de Covid-19 a des conséquences importantes sur notre économie. Susceptible de continuer à affecter notre vie quotidienne au moins jusqu’en 2021, les responsables politiques européens vont devoir mieux évaluer les effets potentiels de cette crise qui a bouleversé la manière et la fréquence à laquelle nous nous déplaçons. Le système de mobilité et l’ensemble de l’économie liée aux transports s’en trouvent particulièrement touchés.
Ce Policy paper évalue les impacts immédiats de la crise de la Covid-19 sur notre mobilité et analyse les premières réponses fournies par les autorités publiques pour soutenir l’économie, les travailleurs et les citoyens dans ce contexte hors du commun. Il s’interroge sur les effets possibles d’une crise sanitaire et économique qui se prolonge, et notamment sur les implications potentielles à long terme de la crise dans le secteur du transport.
Notre système de mobilité actuel repose encore largement sur nos choix du XXe siècle : une demande croissante de voyages longue distance et de vitesse, des villes construites autour de larges avenues prévues pour les voitures particulières, un nombre croissant d’embouteillages, des niveaux nuisibles de pollution de l’air et des émissions de gaz à effet de serre rendant probable le scénario d’un changement climatique catastrophique. L’épidémie de la Covid-19 a déjà entraîné des changements majeurs dans les entreprises, les infrastructures, les pratiques et les comportements. Certains de ces changements peuvent contribuer à rendre notre système de mobilité plus résistant face aux crises, plus juste pour tous les citoyens et aligné avec la transition écologique.
Dans les circonstances de la crise sanitaire, nous analysons donc les politiques susceptibles de contribuer au développement d’un système de mobilité propre en Europe. Avec leurs plans de relance économique, l’UE et ses États membres devraient favoriser des investissements massifs dans la mobilité propre, tandis que l’UE devrait mettre en conformité avec le Pacte vert européen ses règles relatives aux aides d’État, et envoyer des signaux plus forts aux États, municipalités et entreprises pour qu’ils agissent en faveur des mobilités propres.▪▪▪
Les auteurs souhaitent remercier Sébastien Maillard pour ses précieuses remarques.