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24/03/10

Cinq questions à Tommaso Padoa-Schioppa à la veille du Conseil européen du printemps

Les dernières semaines ont été marquées par la crise grecque. A la veille du Conseil Européen qui se prononcera sur cette question, quelle est, selon vous, la réponse que l’UE doit apporter à cette crise ?

Le Conseil Européen a déjà fixé sa ligne le 11 février dernier, quand il a déclaré que les Etats membres de la zone euro « prendront des mesures déterminées et coordonnées, si nécessaire, pour préserver la stabilité financière de la zone euro dans son ensemble ». Par cette déclaration le Conseil Européen s’est montré conscient du fait que ce n’est pas seulement la Grèce qui est menacée mais la zone euro dans son ensemble, l’euro lui-même et la cohésion et crédibilité de toute la construction européenne.

Ce qui est à faire maintenant, et c’est bien compliqué, est de traduire cette ligne en actions concrètes. À cet égard il faut avant tout souligner que la sortie de crise grecque se déroulera en plusieurs étapes pendant plusieurs années. Elle n’est pas un drame en un seul acte. On ne redresse pas une dégradation accumulée au fil de longues années en un seul coup. La question aujourd’hui est donc d’identifier la bonne voie, en étant conscient que les pas à faire deviendront clairs en avançant sur ce long chemin.

En quoi consiste cette ‘bonne voie’ ? En une combinaison appropriée entre une politique de redressement à appliquer en Grèce et une posture d’incitation, de solidarité et de soutien de la part de l’Union. Tout soutien doit bien entendu être fourni à la condition que le plan de redressement offre une vraie perspective de rétablir la capacité de remboursement de la dette grecque. Cette solidarité et ce soutien doivent être définis par le Conseil Européen et la Commission Européenne, même dans le cas où certaines interventions seraient faites par certains États seulement.