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Des règles, mais surtout une vision
Jacques Delors analyse les mesures prises par les responsables politiques pour mettre fin à la crise financière, économique et politique que traverse l’Europe dans un entretien pour la revue italienne Il Mulino, dont Notre Europe publie les versions française et anglaise. Il appelle notamment à une nouvelle architecture institutionnelle, sur la base d’une « fédération d’États-nations » et à un renforcement des débats parlementaires au niveau national.
Dans un entretien pour la revue italienne Il Mulino, dont Notre Europe publie les versions française et anglaise, Jacques Delors nous livre sa vision de l’Europe aujourd’hui. Il analyse les mesures prises par les responsables politiques pour résoudre la crise financière, économique et politique que traverse l’Europe. Selon lui, « les règles connaîtront leurs limites et ne pourront pas remplacer une vision claire de ce que l’on veut faire ensemble ».
Il appelle ensuite à une nouvelle architecture institutionnelle qu’il conviendrait de proposer à la délibération des peuples européens. Dans la perspective des élections européennes de 2014, il suggère que les partis européens se mettent d’accord sur un projet pour l’Europe dans le cadre d’une « fédérationd’États-nations ».
Il propose en outre un renforcement des débats parlementaires au niveau national afin que les citoyens
aient le sentiment de peser davantage sur les choix qui se font en Europe.
Il estime aussi que la « grande Europe » actuelle ne pourra pas avoir des ambitions aussi importantes que celles caressées dans les années 50 à 80, d’où la nécessité d’une différenciation pour laisser jouer les facteurs de dynamisme dans des domaines comme Schengen, l’euro et peut-être la défense.