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20/03/01

[EN] États-Unis/Union européenne : vers un pacte de confiance

Série de discours prononcés lors de conférences données par Jacques Delors aux États-Unis (26 mars-4 avril 2001)

Lorsque l’on exprime une opinion sur les relations transatlantiques, il vaut mieux résister à deux tentations. La première est de se réjouir des nombreuses déclarations officielles qui ont ponctué ces trente dernières années. Bien qu’elles soient les bienvenues, elles servent davantage à rappeler l’amitié et la bonne volonté entre l’Amérique et l’Europe qu’à constituer des engagements concrets susceptibles d’être tenus. La seconde est de se concentrer sur les différends commerciaux qui alimentent sans cesse nos querelles et empoisonnent l’atmosphère à Washington comme à Bruxelles.
En tant qu’Européen, je suis conscient de l’ampleur des responsabilités qui incombent aux États-Unis en tant que superpuissance mondiale. Je mesure la difficulté extraordinaire de certains des choix que ce pays doit faire, en réponse à des événements ou à des menaces manifestes pour ses citoyens et la sécurité mondiale. Les priorités de la grande nation américaine dépendent de nombreuses variables, et je ne veux pas suggérer que la seule question qui importe est celle des relations entre les États-Unis et l’Union européenne. Cette dernière doit conserver une approche modeste face aux problèmes mondiaux.
Cette modestie ne doit toutefois pas aller jusqu’à ignorer la part de responsabilité des Européens dans la gestion des enjeux mondiaux. Elle ne doit pas non plus occulter les atouts économiques, commerciaux et financiers de l’UE. Rappelons que l’Union européenne est le premier donateur public d’aide au développement et d’aide humanitaire. Elle consacre également des ressources importantes au soutien de l’ajustement économique dans les pays d’Europe centrale et orientale.