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01/03/16

[EN] La mobilité de la main-d’œuvre dans la zone euro: remède ou malédiction?

La zone euro doit remédier à ses déséquilibres et à son instabilité. La mobilité de la main-d’œuvre dans une union monétaire peut être à la fois un fléau et un remède dans ce contexte. Lorsque les demandeurs d’emploi quittent les régions où le taux de chômage est élevé pour celles où les offres d’emploi sont nombreuses, ils jouent en quelque sorte le rôle d’amortisseurs. Cependant, lorsque les jeunes et les personnes les plus qualifiées quittent les régions structurellement faibles pour celles qui sont dynamiques, ils peuvent contribuer aux déséquilibres.

Dans ce document d’orientation, Anna auf dem Brinke et Paul-Jasper Dittrich, de notre bureau en Allemagne, l’Institut Jacques Delors – Berlin, examinent les années qui ont suivi la crise de 2008. La mobilité de la main-d’œuvre a-t-elle accru ou réduit les déséquilibres dans la zone euro ? En période de faible croissance, les données suggèrent que la mobilité de la main-d’œuvre est plutôt un remède qu’une malédiction. Cependant, son potentiel pour les citoyens de la zone monétaire n’est pas encore pleinement exploité. Pour que la mobilité de la main-d’œuvre joue un rôle dans la stabilisation de la zone euro face à de futurs chocs asymétriques, des mesures politiques beaucoup plus importantes sont nécessaires. Cela vaut tant au niveau national qu’au niveau européen.

À cette fin, ils discutent de trois stratégies complémentaires. Premièrement, il est nécessaire de faciliter des conditions de travail plus flexibles et d’investir davantage dans les infrastructures qui permettent aux personnes de travailler et de vivre dans différents pays. Deuxièmement, il est nécessaire de prendre des mesures pour intégrer pleinement les marchés du travail nationaux dans un marché du travail européen unique. Troisièmement, il est nécessaire de mettre en place des institutions complémentaires, telles qu’un mécanisme d’ajustement permanent, afin de réduire davantage l’effet des chocs asymétriques. La mobilité de la main-d’œuvre est un élément nécessaire mais non suffisant pour réduire les déséquilibres dans la zone euro. Les données montrent clairement qu’à la suite de la Grande Récession, l’augmentation de la mobilité de la main-d’œuvre peut contribuer à réduire le chômage et à stabiliser la zone euro.