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01/03/05

[EN] La stratégie de Lisbonne et la méthode ouverte de coordination : 12 recommandations pour une stratégie efficace à plusieurs niveaux

Conscient des transformations induites par la mondialisation et des possibilités de développement offertes par les nouvelles technologies, le Conseil européen a identifié, lors de sa réunion de Lisbonne en mars 2000, une série de faiblesses de l’économie européenne : chômage structurel de longue durée, faible taux d’emploi et sous-développement du secteur des services. Dans une phrase souvent citée, il a donc assigné à l’UE « un nouvel objectif stratégique pour la décennie à venir : devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable, avec plus d’emplois et une meilleure cohésion sociale ». Toutefois, comme nous le verrons plus loin, il s’agissait là d’une solution de second choix, l’idée initiale étant de parvenir à un meilleur dosage des politiques macroéconomiques, c’est-à-dire à une meilleure interaction entre les politiques économiques des douze États membres qui partagent l’euro et entre celles-ci et la Banque centrale européenne. Cette stratégie a échoué, certains États membres ayant résisté aux demandes de coordination de leurs politiques économiques, et l’UE est aujourd’hui encore confrontée à douze politiques budgétaires non coordonnées et à une seule politique monétaire.

La stratégie de Lisbonne vise à réaliser la « société de la connaissance » en encourageant la recherche, en développant les technologies de l’information et en créant un climat favorable à l’innovation, en accélérant la suppression des obstacles à la libre prestation de services et la libéralisation des marchés des transports et de l’énergie. Parallèlement, elle souligne la nécessité de moderniser le modèle social européen, notamment en augmentant l’emploi, en réformant les systèmes de protection sociale afin de faire face au vieillissement de la population et en luttant contre l’exclusion sociale. Le développement durable a été ajouté par la suite. Même si ce programme ambitieux, qui s’efforce de concilier compétitivité économique et préoccupations sociales, n’a pas vraiment eu l’effet mobilisateur escompté sur l’opinion publique, la méthode mise en place pour sa mise en œuvre a suscité beaucoup d’intérêt.